2008-11-07 :: news.lequotidien.lu :: Kaupthing pourrait licencier

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Kaupthing pourrait licencier

En sursis de paiement depuis le 9 octobre dernier, Kaupthing Luxembourg n'est toujours pas fixée sur son sort. La rédaction électronique de L'Écho a signalé hier que les licenciements sont désormais envisagés dans l'entité belge qui dépend de la firme islandaise installée au Luxembourg.
De notre journaliste Delphine Dard

Gravement touchée par la crise financière, la première banque d'Islande, Kaupthing, a été placée sous le contrôle du gouvernement de Reykjavik. Même si la direction, qui a depuis démissionné de l'institution, a clamé haut et fort que ses résultats étaient bons et que la banque avait simplement été malmenée par les marchés, les choses ne se sont pas arrangées depuis et la crise a aussi durement touché la filiale luxembourgeoise de Kaupthing.
Placée en sursis de paiement depuis le 9 octobre dernier ainsi que sous le contrôle d'administrateurs de chez PricewaterhouseCoopers Luxembourg, la banque reste pour l'instant dans l'expectative. L'entité luxembourgeoise de Kaupthing est importante et ne touche pas que le Grand-Duché puisqu'elle contrôle aussi la succursale belge.
La situation est aussi compliquée pour les épargnants dont les comptes sont gelés depuis cette date. Cela a d'ailleurs donné lieu à des frictions entre le Luxembourg et la Belgique, les 20 000 épargnants belges touchés ayant accusé le Grand-Duché et leur gouvernement de les laisser tomber. Une partie d'entre eux a également manifesté à Bruxelles pour tenter de faire entendre leur désarroi et leur colère.


Une perspective glaciale

Hier, la rédaction Internet de l'Écho a donc fait savoir que « la direction de la banque annonce qu'une procédure de licenciement collectif est maintenant envisagée pour les 46 personnes qui représentent l'effectif belge».
«Une procédure légale mais qui n'augure en rien d'une évolution négative du dossier», a confié Daniel Jourde, porte-parole de la banque à L'Echo.
«La demi-douzaine de repreneurs potentiels sont toujours intéressés, certains d'entre eux ont déjà déposé des offres et les autres sont toujours présents dans notre data-room à Luxembourg. Nous voulons laisser le temps à tous les candidats de peaufiner leur offre», a-t-il encore confié au journal belge.
L'Écho s'est aussi procuré un courrier adressé au personnel qui fait état du même discours : «Plusieurs groupes bancaires ont fait part de leur intérêt pour notre banque. Le projet de ces repreneurs potentiels varie. Il porte soit sur l'ensemble des activités de Kaupthing Bank au Luxembourg, en Suisse et en Belgique, soit sur une partie des activités.»
Le journal précise encore que, «en cas d'issue négative des démarches en cours, la banque pourrait être contrainte de procéder à un licenciement collectif».
Dans le cas de cette possibilité, la loi oblige Kaupthing à la communiquer à son personnel. «Ce qui est maintenant chose faite», ironise L'Écho. Si aucun repreneur ne se manifeste, les emplois des nombreux employés de la Kaupthing Luxembourg seront aussi sur la sellette. La perspective est aussi glaciale pour les épargnants pour qui les choses ne seront pas facilitées pour qu'ils récupèrent leur argent.