Analyse au 23.11.2008
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Analyse au 23.11.2008
Depuis une dizaine de jours (cf. analyse au 13.11), la confusion persiste et la situation me semble s’aggraver.
1. Certes l’Islande a plus ou moins bouclé un package financier complexe, mais, en ce qui concerne le FMI, cela ne veut pas dire que les fonds soient disponibles : chaque tirage ne peut se faire que dans un but précis et justifié, donc rien à en attendre pour nous, il y a des priorités plus aigues. En ce qui concerne les arrangements bilatéraux, comme ni la Belgique, ni le Luxembourg n’y ont pris part, leurs épargnants n’en verront même pas les miettes, bien évidemment.
2. On nous serine depuis plusieurs semaines qu’il y a au moins “un repreneur sérieux”. Je suis pour le moins dubitatif : d’expérience, ces reprises sont rapidement annoncées, au moins dans les grands principes, même si les détails et le réglage fin peuvent prendre plus longtemps. Ici, rien de cela. Si repreneur potentiel il y a, ses conditions doivent être jugées trop onéreuses pour le Luxembourg, qui laisse donc pourrir.
3. La Belgique reste sur sa position, que j’ai déjà résumée ailleurs : vous êtes locataires d’une maison dont le propriétaire est Luxembourgeois, s’il y a un incendie vous devez appeler les pompiers lulus ; quand ils auront pris une décision, les pompiers belges se concerteront avec eux ; nous ferons éventuellement quelques efforts pour vous aider à transporter les débris fumants à la décharge.
4. En matière de garantie en cas de faillite, le discours récent de Y. Leterme (entretien du 21.11 avec le groupe K) est en arrière de la main par rapport aux déclarations antérieures : pas d’engagement au-delà des 20.000 € de l’AGDL. On est loin des annonces martiales du 14.11 : “Les épargnants n’ont rien à craindre, nous assurons leurs avoirs.”
Tétanisés par leur crainte de devoir sortir des sommes non négligeables, le Luxembourg et la Belgique gèrent ce dossier en droit pur : le premier se retranche derrière la procédure de sursis, les administrateurs, l’AGDL etc. ; la seconde est bien heureuse d’avoir quelqu’un à qui refiler le mistigri. M. Kleynen a bien montré que cette posture juridique pouvait leur retomber sur le nez, mais ce ne sera qu’au prix de lourdes et longues batailles : nul doute que les deux gouvernements jouent là-dessus.
Le premier devoir d’un homme politique est de faire de la politique (au sens noble du terme), en procédant en équité. Le droit (summum jus, summa injuria) ne saurait se substituer au gouvernement des sociétés.
Si nos gouvernants ne se remettent pas en tête ces principes, ceux qui ont plus de 20.000 € chez K Belgium ne sont pas près de revoir leurs sous.
[i]
1. Certes l’Islande a plus ou moins bouclé un package financier complexe, mais, en ce qui concerne le FMI, cela ne veut pas dire que les fonds soient disponibles : chaque tirage ne peut se faire que dans un but précis et justifié, donc rien à en attendre pour nous, il y a des priorités plus aigues. En ce qui concerne les arrangements bilatéraux, comme ni la Belgique, ni le Luxembourg n’y ont pris part, leurs épargnants n’en verront même pas les miettes, bien évidemment.
2. On nous serine depuis plusieurs semaines qu’il y a au moins “un repreneur sérieux”. Je suis pour le moins dubitatif : d’expérience, ces reprises sont rapidement annoncées, au moins dans les grands principes, même si les détails et le réglage fin peuvent prendre plus longtemps. Ici, rien de cela. Si repreneur potentiel il y a, ses conditions doivent être jugées trop onéreuses pour le Luxembourg, qui laisse donc pourrir.
3. La Belgique reste sur sa position, que j’ai déjà résumée ailleurs : vous êtes locataires d’une maison dont le propriétaire est Luxembourgeois, s’il y a un incendie vous devez appeler les pompiers lulus ; quand ils auront pris une décision, les pompiers belges se concerteront avec eux ; nous ferons éventuellement quelques efforts pour vous aider à transporter les débris fumants à la décharge.
4. En matière de garantie en cas de faillite, le discours récent de Y. Leterme (entretien du 21.11 avec le groupe K) est en arrière de la main par rapport aux déclarations antérieures : pas d’engagement au-delà des 20.000 € de l’AGDL. On est loin des annonces martiales du 14.11 : “Les épargnants n’ont rien à craindre, nous assurons leurs avoirs.”
Tétanisés par leur crainte de devoir sortir des sommes non négligeables, le Luxembourg et la Belgique gèrent ce dossier en droit pur : le premier se retranche derrière la procédure de sursis, les administrateurs, l’AGDL etc. ; la seconde est bien heureuse d’avoir quelqu’un à qui refiler le mistigri. M. Kleynen a bien montré que cette posture juridique pouvait leur retomber sur le nez, mais ce ne sera qu’au prix de lourdes et longues batailles : nul doute que les deux gouvernements jouent là-dessus.
Le premier devoir d’un homme politique est de faire de la politique (au sens noble du terme), en procédant en équité. Le droit (summum jus, summa injuria) ne saurait se substituer au gouvernement des sociétés.
Si nos gouvernants ne se remettent pas en tête ces principes, ceux qui ont plus de 20.000 € chez K Belgium ne sont pas près de revoir leurs sous.
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jeancat1- Nombre de messages : 19
Date d'inscription : 29/10/2008
Re: Analyse au 23.11.2008
Ce sera au prix d'un transfert massif de banque"ettes" à grandes banques, avec une bonne campagne de presse si nécessaires. Et bonsoir les dégâts collatéraux.
Gérald- Nombre de messages : 298
Date d'inscription : 10/10/2008
Bien vu jeancat1 !
Je réitère mes craintes de voir la faillite annoncée la veille de Noël, quand nous serons tous +/- démobilisés et qu'il n'y aura plus personne pour nous entendre.
Sobek- Nombre de messages : 153
Date d'inscription : 11/10/2008
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