La place luxembourgeoise en danger

La place luxembourgeoise en danger

13/03/2009 09:01
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Remise en cause du secret bancaire, scandale Madoff, faillite de la banque Kaupthing : les temps sont durs pour le Luxembourg et son image, malmenés par les dégâts collatéraux de la crise financière.

Que les contribuables indélicats se le disent : la chasse aux milliards cachés des paradis fiscaux est ouverte. A l'approche du sommet du G20 de Londres, les grands Etats veulent employer les grands moyens pour en finir avec l'évasion fiscale et les pays qui la favorisent. Washington, Londres, Paris et Berlin poussent à une réglementation internationale obligeant les paradis fiscaux à abolir leur secret bancaire.

Un secret bancaire sérieusement remis en cause
Très remonté sur le sujet, le président français Nicolas Sarkozy envisage de demander des comptes à ses encombrantes dépendances que sont Monaco et Andorre. Voire même à son voisin européen le Luxembourg dont la fiscalité avantageuse et une panoplie d'outils d'optimisation fiscale combinée à un solide secret bancaire en font une destination de choix pour éluder l'impôt. Ce dernier est pourtant dirigé par Jean-Claude Juncker, Premier ministre luxembourgeois et président de l'Eurogroupe, petit club informel des argentiers de la zone euro.

Oui mais voilà. La crise financière est passée par là. Et tous les moyens sont bons pour renflouer les caisses publiques... et donc traquer l'argent qui échappe à la taxation. Les banquiers luxembourgeois ont-ils dès lors du souci à se faire pour leur sacro-saint secret bancaire ? C'est fort probable. Jean-Claude Juncker n'a-t-il pas laissé entendre au début de l'année que des discussions étaient possibles à ce sujet ? Autrement dit, que les autorités luxembourgeoises étaient prêtes à discuter pour éventuellement aménager le secret bancaire grand-ducal tel qu'il existe aujourd'hui. C'est en tout cas comme cela que certains, y compris en Belgique, ont interprété ces propos aussi évasifs que prudents. «Certains de nos clients commencent à paniquer», confie un banquier privé bruxellois.

D'un autre côté, il se murmure que les banquiers luxembourgeois eux-mêmes seraient prêts à faire des concessions. Ne serait-ce que parce qu'il y a aujourd'hui plus de professionnels de la finance à Luxembourg qui n'ont plus besoin de ce fameux secret des affaires que de banquiers qui en font leur fonds de commerce. «La finance off-shore est un métier du passé, argumente l'un d'entre eux. Le secret bancaire ne suffit plus pour attirer les gros patrimoines européens. La différence se fait aujourd'hui davantage sur la base des compétences et de l'innovation.»

L'affaire Madoff peut lui coûter cher
Le grand-duché est aussi pointé du doigt dans le cadre du scandale Madoff. Si l'impact financier direct de l'escroquerie reste a priori limité, les défaillances qui semblent se profiler à l'horizon en matière de protection des investisseurs pourraient coûter cher en termes de réputation à la place grand-ducale devenue au fil des années la première industrie de fonds d'investissement en Europe. «L'affaire Madoff est devenue une affaire UBS, poursuit notre interlocuteur. Elle fait ici beaucoup de vagues et est prise très au sérieux par les autorités réglementaires locales.

S'il s'avère qu'UBS n'a pas respecté ses obligations en tant que banque dépositaire et serait donc responsable des pertes subies par ses clients, la CSSF ( Ndlr : la CBFA luxembourgeoise ) pourrait lui retirer sa licence à Luxembourg.» De quoi ternir encore un peu plus une image, déjà écornée par la faillite de la banque d'origine islandaise Kaupthing. Un étrange dossier, toujours pas réglé, et dont la gestion par les autorités luxembourgeoises en a étonné plus d'un. Et tout cela en plus du fait que personne n'aurait osé imaginer qu'une banque tombe un jour en faillite au Luxembourg.

Sébastien Buron

vu sur : http://www.skynet.be/actu-sports/actu/monde/detail_secret-bancaire-luxembourg-suisse-prets-des-assouplissements?id=495277

Secret bancaire: le Luxembourg et la Suisse prêts à des assouplissements
Vendredi 13 Mars 2009 | 53 min. | powered by

(Belga) Le Luxembourg est prêt à son tour à assouplir son secret bancaire en acceptant notamment d'échanger des informations avec d'autres pays en cas de soupçons de fraude fiscale, a annoncé vendredi son ministre du Trésor et du Budget, Luc Frieden. La Suisse a pour sa part annoncé qu'elle se conformait aussi aux standards de l'Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE).

"Le Luxembourg se prononce pour l'échange d'informations sur demande mais uniquement dans des cas précis et avec des preuves explicites" de soupçons de fraude, a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse. En outre, "le Luxembourg a décidé de conclure des conventions de non-double imposition conformément au modèle de l'OCDE". Au même moment, la Suisse, autre pays européen pratiquant le secret bancaire, a fait une annonce similaire. Avec l'acceptation des normes de l'OCDE, la Confédération s'engage à renforcer l'échange d'information avec d'autres pays, au "cas par cas" et sur "demande concrète et justifiée", a précisé le gouvernement dans un communiqué. (GFR)

Mais quel ane ce "BURON".
Attendons lundi......