09/07/2009 Le soir : La saga Kaupthing Episode 4: Kadhafi voulait racheter Kaupthing -
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09/07/2009 Le soir : La saga Kaupthing Episode 4: Kadhafi voulait racheter Kaupthing -
La saga Kaupthing : Kadhafi voulait racheter Kaupthing
Philippe Deboeck
jeudi 09 juillet 2009, 06:34
4e épisode Le quatrième épisode de notre série Kaupthing retrace aujourd'hui les étapes de l'épisode libyen. Pendant cinq mois, le scénario de la reprise par le fonds souverain Libyan Investment Authority (LIA) a tenu les 20.000 épargnants belges de Kaupthing en haleine.
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Archive Pierre-Yves Thienpont, Le Soir
Le pays de Kadhafi cherchait à racheter une banque en Europe pour faire des affaires. Le scénario a capoté le 16 mars.
Rendez-vous en page 30 du Soir :
Kadhafi voulait racheter KaupthingTHOMAS,PIERRE-HENRI; DE BOECK,PHILIPPE
Jeudi 9 juillet 2009
Mais pourquoi diable des Libyens ? Depuis que cette piste est apparue, début décembre 2008, tout le monde s’interroge. L’explication est pourtant assez simple puisqu’elle est liée à la réintégration de la « Grande Jamarihiya arabe libyenne populaire et socialiste » au sein de la communauté internationale, vingt ans après l’attentat de Lockerbie contre un Boeing 747 de la compagnie américaine PanAm.
Depuis qu’il est de nouveau admis sur les marchés internationaux, le pays de Kadhafi opère à l’étranger avec différents holdings et un Fonds souverain. Mais ce n’est pas l’outil idéal pour faire des affaires dans les pays occidentaux. La Libye était donc à la recherche d’une licence bancaire dans un des 27 Etats membres de l’Union européenne.
« Les Libyens avaient porté leur choix sur Genève, mais ils ont été éjectés l’été dernier suite aux frasques d’un des fils Kadhafi qui avait frappé une femme de ménage, explique une source proche du dossier. Londres, c’était plutôt délicat. Les traces laissées par l’attentat de Lockerbie étaient encore dans toutes les mémoires. Les Libyens ont bien pris une participation dans la banque italienne Unicredito, mais ils y sont minoritaires. Il leur fallait une vraie banque : Kaupthing était une belle opportunité ».
Après l’éphémère épisode des Allemands de la Norddeutsche Landesbank, l’offre des Libyens tombe à pic. Au départ, Yves Leterme parlait d’un « groupe d’investisseurs arabes ». Au fil des jours, il était de plus en plus clair qu’il s’agissait en fait du fonds souverain Libyan Investment Authority (LIA). Créé en décembre 2006 par le Congrès général du Peuple pour gérer les revenus issus de la vente de pétrole et de gaz, ce fonds finance des investissements visant à réduire la dépendance du pays par rapport aux revenus énergétiques.
La solution la moins destructrice reste en effet une reprise de la banque. Même si la Banque centrale de Luxembourg (BCL) est nerveuse : Kaupthing Luxembourg a mis en pension chez elle pour environ 800 millions d’euros de titres. En échange de cette garantie, la BCL a prêté du cash, que Kaupthing Luxembourg a reprêté elle-même à sa maison mère. Si d’aventure, la BCL devait vendre d’un bloc ces titres mis en garantie, elle aurait un trou de 170 millions d’euros ! Mieux vaut donc l’éviter. Le bilan de la banque permet de trouver un repreneur, même si celui-ci devra renflouer le capital. Car les fonds propres et les réserves de la banque se montent à environ 400 millions d’euros, ce qui est grosso modo le montant des dépréciations sur les crédits.
Le 5 décembre 2008, le représentant tunisien des Libyens signe une lettre d’intention avec les administrateurs provisoires de Kaupthing. La rencontre a lieu à Paris. « Les Libyens ne discutaient pas avec moi, mais avec les gouvernements luxembourgeois et belge », explique Magnus Gudmundsson, le CEO de Kaupthing Luxembourg.
Un groupe de plusieurs fonds de pension islandais était aussi intéressé par la filiale luxembourgeoise de Kaupthing, mais il a rapidement jeté l’éponge.
Deux semaines plus tard, la reprise semble définitivement acquise. Le vendredi 19 décembre, le ministre grand-ducal du Trésor (de retour de Paris où il assistait à un conseil des ministres européens des Finances) annonce, de manière tout à fait officielle, la signature d’un préaccord (« memorandum of understanding ») avec les Libyens.
Le 16 janvier, le Crédit Agricole et sa filiale Keytrade organisent une conférence de presse pour dévoiler les détails de la reprise des comptes belges de Kaupthing. Quelques jours auparavant, le patron de la banque verte avait téléphoné et envoyé des courriels au cabinet du ministre des Finances Didier Reynders : cette conférence ne le gêne-t-il pas dans ses négociations ? Veut-il y participer ? Il ne reçoit aucune réponse… jusqu’au jour dit, une demi-heure avant le début de la conférence de presse au siège anderlechtois du Crédit Agricole ! Le cabinet du ministre des Finances demande à Luc Versele d’être associé à l’événement. Mais on commence dans une demi-heure, dit Luc Versele. Les Finances demandent s’il est possible de retarder la conférence de presse. Luc Versele répond gentiment que ce n’est plus possible…
Après les bonnes nouvelles, les couacs vont pourtant s’accumuler… Premier (gros) couac : le gouvernement Leterme tombe avant d’avoir signé le document. Or, en affaires courantes, un Exécutif ne peut s’engager sur un dossier aussi important. Et le nouveau gouvernement Van Rompuy n’a jamais signé le préaccord du 19 décembre 2008, même si l’engagement moral y était. Puis, il a fallu beaucoup de temps et d’énergie pour convaincre les Islandais de revendre leur filiale luxembourgeoise. « Un des deux dirigeants du “resolution committee” était un ancien avocat très pointilleux, explique André Meyers du Groupe K, il voulait être certain à 200 % qu’aucun créancier ne puisse le poursuivre en justice après la reprise… J’ai été en Islande pour les convaincre. Je leur ai apporté des pralines Godiva, un choix délibéré en rapport avec la légende de Lady Godiva qui a traversé les rues de la ville de Coventry nue sur son cheval. C’était aussi un clin d’œil : les Islandais ont été coulés par les Britanniques. Notre message était positif : “Vous n’êtes pas des voleurs, nous le savons” ».
Le 24 février 2009, les Islandais acceptent finalement de céder Kaupthing Luxembourg et sa succursale belge. Mais le plus dur reste à faire : convaincre les 25 créanciers interbancaires de Kaupthing Luxembourg dont trois banques belges, des banques allemandes, autrichiennes, une suisse et une canadienne. Pour augmenter leurs chances, les administrateurs provisoires de la banque réussissent un coup de maître… Devant un tribunal, ils parviennent à convaincre les juges que la banque ne pourra jamais être reprise à l’unanimité des créanciers comme le prévoit la loi sur les organismes financiers. Ils obtiennent gain de cause : la double majorité (50 % des créanciers et 50 % des créances) suffira. « C’est maître Fayot (un des deux administrateurs provisoires) qui a réussi à faire évoluer la jurisprudence », confie Magnus Gudmundsson.
Mais cela ne suffira pas, du moins pas pour les Libyens… Le 13 mars, le « non » l’emporte. Dix-sept des vingt-cinq banques créancières, représentant 53 % des créances, refusent l’offre libyenne. « Manifestement, la confiance n’y était pas. Les Libyens n’ont jamais rencontré les banquiers directement. Ils ont toujours travaillé via leur intermédiaire tunisien », explique une source proche du dossier. C’est cet intermédiaire, Moncef Kaouach, qui présente une proposition de scinder la banque. D’un côté, les actifs risqués (la « bad bank »), logés dans un véhicule spécial, et comprenant les crédits, les prêts, les titres, pour environ 1 milliard d’euros. De l’autre, la bonne banque, comprenant le cash, l’immeuble et un peu de personnel.
« Nous avons tenu le coup grâce aux Libyens », admet Magnus Gudmundsson. « Nous avions tout à perdre, les Libyens pouvaient toujours tenter leur chance ailleurs. Je leur ai dit que s’ils n’amélioraient pas leur offre, je trouverais un autre repreneur. Ils ne m’ont pas cru et j’en ai même trouvé deux autres ».
Le premier s’appelle J.-C. Flowers & Co, le second Blackfish Capital. « Je connaissais bien les gens de Flowers parce que nous avions été en contact avec eux du temps de la reprise de la banque hollandaise IBC. Mais ils étaient empêtrés dans leurs problèmes avec la banque allemande Hypo Real Estate. Un mois auparavant, j’avais rencontré des gens de Rowland à Londres pour un autre dossier. Nous avions alors évoqué Kaupthing au détour d’une conversation mais sans plus. Quand les Libyens se sont retirés, j’ai repris contact avec eux. »
TémoignageJe me suis effondrée
Parmi les cas emblématiques de la clientèle de Kaupthing Belgique, il y a celui de Martine V. Cette déléguée médicale, après 20 ans de travail chez Roche, est licenciée l’an dernier. Elle fait partie du conseil d’entreprise : ses indemnités se montent à cinq années de salaire.
« Je n’ai jamais eu beaucoup d’argent, et je ne m’y connais pas en finance. J’ai donc placé cette somme sur un compte d’épargne », dit-elle. Séduite par la publicité, elle ouvre un compte internet Kaupthing Edge. Elle y place son indemnité. Nous sommes en juin 2008. Le 9 octobre, Kaupthing Luxembourg est mise en sursis de paiement. Martine ne l’apprend que le lendemain. Et encore, par le plus pur hasard : elle se rend auprès de son autre banque, et l’employé du guichet lui apprend la nouvelle. « Je me suis effondrée », se souvient-elle. Le même employé l’informe aussi de l’existence d’un forum réunissant les clients de Kaupthing. « C’est par ce canal que j’ai fait connaissance de mes compagnons d’infortune. » En janvier, Martine a reçu les 20.000 euros du fonds de garantie luxembourgeois. Aujourd’hui, elle attend. Mais reste sur ses gardes. « Nous en avons tous tellement vu… Il y a eu tellement de promesses, que tant que je n’aurai pas revu la couleur de mon argent, je ne dirai pas que c’est bon. »
http://www.lesoir.be/actualite/economie/2009-07-09/saga-kaupthing-kadhafi-voulait-racheter-kaupthing-716799.shtml
http://archives.lesoir.be/kadhafi-voulait-racheter-kaupthing_t-20090709-00P001.a.html?&v5=1
Philippe Deboeck
jeudi 09 juillet 2009, 06:34
4e épisode Le quatrième épisode de notre série Kaupthing retrace aujourd'hui les étapes de l'épisode libyen. Pendant cinq mois, le scénario de la reprise par le fonds souverain Libyan Investment Authority (LIA) a tenu les 20.000 épargnants belges de Kaupthing en haleine.
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Archive Pierre-Yves Thienpont, Le Soir
Le pays de Kadhafi cherchait à racheter une banque en Europe pour faire des affaires. Le scénario a capoté le 16 mars.
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Kadhafi voulait racheter KaupthingTHOMAS,PIERRE-HENRI; DE BOECK,PHILIPPE
Jeudi 9 juillet 2009
Mais pourquoi diable des Libyens ? Depuis que cette piste est apparue, début décembre 2008, tout le monde s’interroge. L’explication est pourtant assez simple puisqu’elle est liée à la réintégration de la « Grande Jamarihiya arabe libyenne populaire et socialiste » au sein de la communauté internationale, vingt ans après l’attentat de Lockerbie contre un Boeing 747 de la compagnie américaine PanAm.
Depuis qu’il est de nouveau admis sur les marchés internationaux, le pays de Kadhafi opère à l’étranger avec différents holdings et un Fonds souverain. Mais ce n’est pas l’outil idéal pour faire des affaires dans les pays occidentaux. La Libye était donc à la recherche d’une licence bancaire dans un des 27 Etats membres de l’Union européenne.
« Les Libyens avaient porté leur choix sur Genève, mais ils ont été éjectés l’été dernier suite aux frasques d’un des fils Kadhafi qui avait frappé une femme de ménage, explique une source proche du dossier. Londres, c’était plutôt délicat. Les traces laissées par l’attentat de Lockerbie étaient encore dans toutes les mémoires. Les Libyens ont bien pris une participation dans la banque italienne Unicredito, mais ils y sont minoritaires. Il leur fallait une vraie banque : Kaupthing était une belle opportunité ».
Après l’éphémère épisode des Allemands de la Norddeutsche Landesbank, l’offre des Libyens tombe à pic. Au départ, Yves Leterme parlait d’un « groupe d’investisseurs arabes ». Au fil des jours, il était de plus en plus clair qu’il s’agissait en fait du fonds souverain Libyan Investment Authority (LIA). Créé en décembre 2006 par le Congrès général du Peuple pour gérer les revenus issus de la vente de pétrole et de gaz, ce fonds finance des investissements visant à réduire la dépendance du pays par rapport aux revenus énergétiques.
La solution la moins destructrice reste en effet une reprise de la banque. Même si la Banque centrale de Luxembourg (BCL) est nerveuse : Kaupthing Luxembourg a mis en pension chez elle pour environ 800 millions d’euros de titres. En échange de cette garantie, la BCL a prêté du cash, que Kaupthing Luxembourg a reprêté elle-même à sa maison mère. Si d’aventure, la BCL devait vendre d’un bloc ces titres mis en garantie, elle aurait un trou de 170 millions d’euros ! Mieux vaut donc l’éviter. Le bilan de la banque permet de trouver un repreneur, même si celui-ci devra renflouer le capital. Car les fonds propres et les réserves de la banque se montent à environ 400 millions d’euros, ce qui est grosso modo le montant des dépréciations sur les crédits.
Le 5 décembre 2008, le représentant tunisien des Libyens signe une lettre d’intention avec les administrateurs provisoires de Kaupthing. La rencontre a lieu à Paris. « Les Libyens ne discutaient pas avec moi, mais avec les gouvernements luxembourgeois et belge », explique Magnus Gudmundsson, le CEO de Kaupthing Luxembourg.
Un groupe de plusieurs fonds de pension islandais était aussi intéressé par la filiale luxembourgeoise de Kaupthing, mais il a rapidement jeté l’éponge.
Deux semaines plus tard, la reprise semble définitivement acquise. Le vendredi 19 décembre, le ministre grand-ducal du Trésor (de retour de Paris où il assistait à un conseil des ministres européens des Finances) annonce, de manière tout à fait officielle, la signature d’un préaccord (« memorandum of understanding ») avec les Libyens.
Le 16 janvier, le Crédit Agricole et sa filiale Keytrade organisent une conférence de presse pour dévoiler les détails de la reprise des comptes belges de Kaupthing. Quelques jours auparavant, le patron de la banque verte avait téléphoné et envoyé des courriels au cabinet du ministre des Finances Didier Reynders : cette conférence ne le gêne-t-il pas dans ses négociations ? Veut-il y participer ? Il ne reçoit aucune réponse… jusqu’au jour dit, une demi-heure avant le début de la conférence de presse au siège anderlechtois du Crédit Agricole ! Le cabinet du ministre des Finances demande à Luc Versele d’être associé à l’événement. Mais on commence dans une demi-heure, dit Luc Versele. Les Finances demandent s’il est possible de retarder la conférence de presse. Luc Versele répond gentiment que ce n’est plus possible…
Après les bonnes nouvelles, les couacs vont pourtant s’accumuler… Premier (gros) couac : le gouvernement Leterme tombe avant d’avoir signé le document. Or, en affaires courantes, un Exécutif ne peut s’engager sur un dossier aussi important. Et le nouveau gouvernement Van Rompuy n’a jamais signé le préaccord du 19 décembre 2008, même si l’engagement moral y était. Puis, il a fallu beaucoup de temps et d’énergie pour convaincre les Islandais de revendre leur filiale luxembourgeoise. « Un des deux dirigeants du “resolution committee” était un ancien avocat très pointilleux, explique André Meyers du Groupe K, il voulait être certain à 200 % qu’aucun créancier ne puisse le poursuivre en justice après la reprise… J’ai été en Islande pour les convaincre. Je leur ai apporté des pralines Godiva, un choix délibéré en rapport avec la légende de Lady Godiva qui a traversé les rues de la ville de Coventry nue sur son cheval. C’était aussi un clin d’œil : les Islandais ont été coulés par les Britanniques. Notre message était positif : “Vous n’êtes pas des voleurs, nous le savons” ».
Le 24 février 2009, les Islandais acceptent finalement de céder Kaupthing Luxembourg et sa succursale belge. Mais le plus dur reste à faire : convaincre les 25 créanciers interbancaires de Kaupthing Luxembourg dont trois banques belges, des banques allemandes, autrichiennes, une suisse et une canadienne. Pour augmenter leurs chances, les administrateurs provisoires de la banque réussissent un coup de maître… Devant un tribunal, ils parviennent à convaincre les juges que la banque ne pourra jamais être reprise à l’unanimité des créanciers comme le prévoit la loi sur les organismes financiers. Ils obtiennent gain de cause : la double majorité (50 % des créanciers et 50 % des créances) suffira. « C’est maître Fayot (un des deux administrateurs provisoires) qui a réussi à faire évoluer la jurisprudence », confie Magnus Gudmundsson.
Mais cela ne suffira pas, du moins pas pour les Libyens… Le 13 mars, le « non » l’emporte. Dix-sept des vingt-cinq banques créancières, représentant 53 % des créances, refusent l’offre libyenne. « Manifestement, la confiance n’y était pas. Les Libyens n’ont jamais rencontré les banquiers directement. Ils ont toujours travaillé via leur intermédiaire tunisien », explique une source proche du dossier. C’est cet intermédiaire, Moncef Kaouach, qui présente une proposition de scinder la banque. D’un côté, les actifs risqués (la « bad bank »), logés dans un véhicule spécial, et comprenant les crédits, les prêts, les titres, pour environ 1 milliard d’euros. De l’autre, la bonne banque, comprenant le cash, l’immeuble et un peu de personnel.
« Nous avons tenu le coup grâce aux Libyens », admet Magnus Gudmundsson. « Nous avions tout à perdre, les Libyens pouvaient toujours tenter leur chance ailleurs. Je leur ai dit que s’ils n’amélioraient pas leur offre, je trouverais un autre repreneur. Ils ne m’ont pas cru et j’en ai même trouvé deux autres ».
Le premier s’appelle J.-C. Flowers & Co, le second Blackfish Capital. « Je connaissais bien les gens de Flowers parce que nous avions été en contact avec eux du temps de la reprise de la banque hollandaise IBC. Mais ils étaient empêtrés dans leurs problèmes avec la banque allemande Hypo Real Estate. Un mois auparavant, j’avais rencontré des gens de Rowland à Londres pour un autre dossier. Nous avions alors évoqué Kaupthing au détour d’une conversation mais sans plus. Quand les Libyens se sont retirés, j’ai repris contact avec eux. »
TémoignageJe me suis effondrée
Parmi les cas emblématiques de la clientèle de Kaupthing Belgique, il y a celui de Martine V. Cette déléguée médicale, après 20 ans de travail chez Roche, est licenciée l’an dernier. Elle fait partie du conseil d’entreprise : ses indemnités se montent à cinq années de salaire.
« Je n’ai jamais eu beaucoup d’argent, et je ne m’y connais pas en finance. J’ai donc placé cette somme sur un compte d’épargne », dit-elle. Séduite par la publicité, elle ouvre un compte internet Kaupthing Edge. Elle y place son indemnité. Nous sommes en juin 2008. Le 9 octobre, Kaupthing Luxembourg est mise en sursis de paiement. Martine ne l’apprend que le lendemain. Et encore, par le plus pur hasard : elle se rend auprès de son autre banque, et l’employé du guichet lui apprend la nouvelle. « Je me suis effondrée », se souvient-elle. Le même employé l’informe aussi de l’existence d’un forum réunissant les clients de Kaupthing. « C’est par ce canal que j’ai fait connaissance de mes compagnons d’infortune. » En janvier, Martine a reçu les 20.000 euros du fonds de garantie luxembourgeois. Aujourd’hui, elle attend. Mais reste sur ses gardes. « Nous en avons tous tellement vu… Il y a eu tellement de promesses, que tant que je n’aurai pas revu la couleur de mon argent, je ne dirai pas que c’est bon. »
http://www.lesoir.be/actualite/economie/2009-07-09/saga-kaupthing-kadhafi-voulait-racheter-kaupthing-716799.shtml
http://archives.lesoir.be/kadhafi-voulait-racheter-kaupthing_t-20090709-00P001.a.html?&v5=1
Dernière édition par bankrun le Mer 15 Juil - 19:09, édité 1 fois (Raison : Rajout du lien avec la photo fournie par Dexx !)
bankrun- Nombre de messages : 718
Date d'inscription : 11/10/2008
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