Crédit Agricole : pourquoi son bénéfice a chuté de 75 % en 2008

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Crédit Agricole : pourquoi son bénéfice a chuté de 75 % en 2008

04/03/2009 16:31

Crédit Agricole a engrangé un peu plus de 1 milliard de bénéfice en 2008, loin des 4 milliards de 2007... Trois raisons expliquent la méforme du n° 2 bancaire français, présent chez nous notamment via Keytrade (et Kaupthing) : les subprimes, les provisions pour impayés et... une banque athénienne.

Crédit Agricole, n° 2 bancaire de France mais première banque hexagonale sur le marché des particuliers, a annoncé mercredi avoir dégagé en 2008 un bénéfice de 1,024 milliard d'euros, en forte baisse de 75 %. Un résultat inférieur aux attentes des analystes, qui tablaient sur 1,2 milliard, mais surtout aux 4 milliards de 2007. Crédit Agricole fait ainsi moins bien que les autres banques françaises, le n° 1 BNP Paribas (3 milliards) et le n° 3 Société Générale (2 milliards).

Le dauphin de BNP trébuche principalement sur une perte sèche de 309 millions d'euros au quatrième trimestre, loin des 19 millions prévus par les analystes sondés par Bloomberg. Par comparaison, BNP Paribas a, pour la même période, enregistré une perte de 1,37 milliard d'euros. A l'inverse, Société Générale a publié un bénéfice de 87 millions d'euros, ses revenus en crédit à la consommation en France surpassant les pertes accumulées par ses activités de banque de détail à l'international et de gestion d'actifs.

«Nous ne nous attendons pas à ce que la crise se termine avant le second semestre de 2010, a d'emblée prévenu Georges Pauget, directeur général de Crédit Agricole SA, lors d'une conference call avec les journalistes, cité par Bloomberg. Il est très difficile de livrer des prévisions» quant à la manière dont évoluera la crise, a-t-il ajouté.

«L'année 2009 semble bien s'annoncer des plus difficiles, confirme Alain Tchibozo, analyste chez ING Wholesale Banking à Paris, dans un commentaire cité par l'agence d'informations. Tout risque de revenus en baisse fera monter la pression sur l'action.» Et l'analyste de conseiller le titre Crédit Agricole à la vente.
Crédit Agricole trébuche sur les subprimes, les impayés futurs et... la Grèce

Les causes de la méforme du n° 2 bancaire français sont multiples. C'est elle qui, outre-Quiévrain, a le plus investi dans des actifs qui se sont révélés toxiques, liés à l'immobilier américain. En outre, le montant de ses provisions pour faire face aux impayés de ses clients, particuliers, PME et grandes entreprises, a bondi, atteignant 3,2 milliards d'euros sur l'année.

Enfin, la perte de 309 millions d'euros intègre notamment 304 millions d'euros de provisions d'Emporiki, sa filiale grecque lourdement déficitaire. Crédit Agricole a acquis 72 % de cette banque athénienne en 2006, afin de s'adjuger 2 millions de clients «détail». Et ce, via une opération qui valorisait alors Emporiki à 3,3 milliards d'euros. La banque grecque a, sur l'année écoulée, vu son action chuter de 76 %... et cherche aujourd'hui à lever 850 millions d'euros via une émission d'actions. Objectif : regarnir ses caisses après une perte de 492 millions d'euros l'an dernier.

Pourtant, Emporiki ne compte pas faire appel aux milliards débloqués par l'Etat grec afin de soutenir le système financier local - 28 milliards, au total. Pourquoi ? Tout simplement parce que, ainsi qu'elle l'a affirmé le 22 octobre, la banque athénienne prévoit de profiter des plans de soutien mis en place en France par le président Sarkozy. L'Etat français a déjà injecté 10,5 milliards d'euros dans son système bancaire - Crédit Agricole compris - en décembre et devrait remettre la même somme sur la table.
En Belgique, Crédit Agricole est notamment présent via Keytrade... et Kaupthing

La direction de Crédit Agricole se veut pourtant rassurante : «Alors que l'année 2008 a été marquée par une crise financière sans précédent, le groupe Crédit Agricole, avec un résultat net de 2,5 milliards d'euros et un ratio tier one de 9,4 %, a conforté sa position au premier rang des banques européennes, argumente René Carron, président du conseil d'administration, dans un communiqué. Cette performance est liée à la conjugaison entre le niveau de ses capitaux propres de 64 milliards d'euros, la fidélité de ses 58 millions de clients et l'engagement de ses 164.000 collaborateurs.»

En Belgique, Crédit Agricole est présent dans les services financiers spécialisés (Eurofactor, Finaref Benelux), la gestion d'actifs, assurances et banque privée (Crédit Agricole Asset Management Benelux, Fastnet Belgium), la banque de financement et d'investissement (Calyon) et détient notamment 100 % du capital de Keytrade.

Dernièrement, Crédit Agricole s'est également porté «acquéreur» des 21.000 clients belges de la banque islandaise Kaupthing. Ce sont ainsi 5.000 clients en private banking qui tombent dans son escarcelle, ainsi que 16.000 clients de Kaupthing Edge (comptes d'épargne, comptes à vue et comptes à terme).

Par cette opération, Crédit Agricole réalisait d'ailleurs un coup double. D'une part, il mettait un pied dans le segment lucratif du private banking, domaine où jusqu'alors, il n'était guère présent. De l'autre, la reprise des clients belges devrait permettre à Keytrade de doper encore un peu plus sa base de clients.











Extrait d'un ancien article à propos de Keytrade / Kaupthing :

Kaupthing : le coup double du Crédit agricole

16/01/2009 12:00

Le Crédit agricole reprendra les 21.000 clients belges de Kaupthing. Ce qui lui permettra, d'une part, de lancer ses activités de gestion de patrimoine et, d'autre part, d'étoffer la base clients de sa filiale Keytrade. Reste à voir comment le groupe parviendra à retenir des clients furieux d'avoir vu leurs comptes bloqués pendant plusieurs mois.

Les clients belges de Kaupthing verront bientôt une issue à leur situation. En effet, le groupe Crédit agricole vient d'annoncer la signature d'une convention avec Kaupthing Bank Luxembourg. Celle-ci prévoit la reprise des 21.000 clients de Kaupthing Banque Belgium et leur rapatriement soit au sein de Crédit agricole, soit au sein de Keytrade Bank.
En effet, parmi ces 21.000 clients belges de Kaupthing, on distingue deux groupes. Le premier est composé de 5.000 clients «private banking». Leurs portefeuilles de placement seront mis à disposition sur un compte-titre Crédit agricole. Ceci dans les tous prochains jours.
L'opération doit encore être approuvée par une multitude de parties

Le deuxième groupe compte 16.000 clients de «Kaupthing Edge», c'est-à-dire des clients disposant de comptes d'épargnes, de comptes à vue et de comptes à termes. Leurs liquidités seront, elles, mises à disposition soit sur un compte à vue Crédit agricole, soit sur un compte en ligne de Keytrade Bank. Cette opération prendra un peu plus de temps et ne sera, a priori, finalisée qu'à la fin du mois de mars 2009 quand l'opération concernant Kaupthing Luxembourg sera finalisée. C'est que pour pouvoir se faire, l'opération doit être approuvée par les autorités belges et luxembourgeoises. Mais aussi par les créanciers (la presse évoque une quarantaine de parties créancières individuelles) et le repreneur de Kaupthing Bank Luxembourg.

Pour rappel, la filiale luxembourgeoise de la banque islandaise devrait, selon toute vraisemblance, être reprise par un groupe d'investisseurs emmené par la Libyan Investment Authority.
Coup double : un pied dans le private banking et un accélérateur pour Keytrade

Par cette opération, le Crédit agricole réaliserait un coup double. D'une part, il met un pied dans le segment, lucratif, du «private banking», un domaine où jusqu'ici, le groupe n'était présent. D'ailleurs, ces clients s'intègrent parfaitement dans ses projets d'extensions dans la gestion de patrimoine annoncés en décembre dernier par l'intermédiaire d'un accord conclu avec Petercam. Du coup, le Crédit agricole entend rassurer les clients fortunés de Kaupthing Bank Belgium qui peuvent «compter sur un service personnalisé et professionnel» annonce le groupe.

D'autre part, la reprise des clients belges, devrait permettre à Keytrade Bank, filiale à 100% du Crédit agricole, de doper encore un peu plus sa base de clients qui s'élève aujourd'hui à 90.000. C'est qu'en 2008, la banque en ligne avait déjà réussi à attirer 23.000 nouveaux clients, soit progression de plus de 30%. Elle s'explique notamment par le repositionnement de Keytrade Bank. Au départ plutôt positionnée comme courtier en ligne, l'institution a redoublé d'efforts pour s'assurer une image de véritable banque sur le Net, nomment, par l'introduction d'un «compte à vue révolutionnaire». Et grâce à une bonne dose de marketing.
Le challenge : éviter la fuite des clients Kaupthing

Reste à voir l'attitude des clients belges de Kaupthing. Après avoir vu leurs comptes bloqués pendant plusieurs mois, certains observateurs se demandent si les clients, furieux, ne souhaiteront pas rapatrier leurs argents dans d'autres banques.

D'après les dirigeants du Crédit agricole, cette question a été prise en compte dans les conditions de rachat de la clientèle. Par ailleurs, la banque avoue vouloir proposer aux ex-clients Kaupthing des taux compétitifs en fonction des conditions de marché au moment où l'opération sera réalisée. Tout sera fait, en effet, pour que les clients restent au sein du groupe Crédit agricole.

Concrètement, les clients «Edge» qui seront rapatriés sur la plateforme de Keytrade Bank disposeront de 3 comptes Keytrade (compte épargne, compte à vue et compte titres) ainsi que de leur ex-compte Kaupthing. S'ils laissent l'argent sur l'ancien compte de Kaupthing, ils bénéficieront des taux -sérieusement revus à la baisse- proposés par la filiale belge de la banque islandaise. Alors que s'ils transfèrent leur argent sur les comptes Keytrade ils bénéficieront de taux nettement plus avantageux. Au taux d'aujourd'hui, par exemple, le compte Kaupthing n'offre que du 2,75% alors que celui de Keytrade atteint 3,75%.

Il y a encore de la manipulation d'info, ou je n'ai pas tout compris ?
L'article tend a faire penser que les problème du CA sont dû a K, mais a part la déclaration d'intention, ils n'ont quand même encore rien investis dans K (ou me trompe je ? ).

Encore un moyen pour nous faire porter le chapeau, et vendre leur torchon.

J'ai trouvé l'article plutôt positif ... je n'y vois pas de manipulation ?

petitpas a écrit:
http://www.trends.be/fr/economie/banque-et-finance/12-1636-47449/credit-agricole---pourquoi-son-benefice-a-chute-de-75---en-2008.html#topPage

Crédit Agricole : pourquoi son bénéfice a chuté de 75 % en 2008
Crédit Agricole a engrangé un peu plus de 1 milliard de bénéfice en 2008, loin des 4 milliards de 2007... Trois raisons expliquent la méforme du n° 2 bancaire français, présent chez nous notamment via Keytrade (et Kaupthing) : les subprimes, les provisions pour impayés et... une banque athénienne.

C'est la proximité entre les termes "méforme" et "Kaupting" qui me pose problème.
Même si c'est vrai qu'en relisant à tête reposée, le lien n'est pas évident, je pense que le risque d'amalgame est réel.
Je ne voudrais pas que les clients CA se méprennent (comme je l'ai fais à la première lecture).
Il est a noter que dans l'article publié sur France24 (http://www.france24.com/fr/20090304-credit-agricole-benefice-baisse-2008-perte-nette-banque-france) il n'est pas fait mention de Kaupting.

oui mais les Français, pour la plupart, n'ont jamais entendu parler de Kaupthing