Clients Kaupthing
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

04/07/2009 : Le Soir L'edito - Les Belges n'étaient pas des épargnants de seconde zone

3 participants

Aller en bas

04/07/2009 : Le Soir L'edito - Les Belges n'étaient pas des épargnants de seconde zone Empty 04/07/2009 : Le Soir L'edito - Les Belges n'étaient pas des épargnants de seconde zone

Message  bankrun Mar 7 Juil - 12:40

Les Belges n'étaient pas des épargnants de seconde zone
samedi 04 juillet 2009, 08:39



Le cas Kaupthing méritait un détour. Non seulement pour l'histoire, exceptionnelle, qu'il révèle, et que nous relatons en pages 39 et 40. Mais aussi pour les problèmes qu'il pose.

Si Kaupthing a failli sombrer, ce n'est pas, malgré ce que certains du côté bancaire ou politique ont affirmé, parce qu'il s'agissait d'une banque trop généreuse pour les épargnants. Certes, les tarifs de Kaupthing étaient agressifs. Mais d'autres l'étaient aussi. Si Kaupthing est tombé, c'est d'abord en raison de la stratégie de croissance inconsciente du groupe islandais dans son ensemble. Les mêmes maux que Fortis ou Dexia.

C'est aussi parce que les autorités britanniques, sans concertation aucune au niveau européen, ont saisi les dépôts de la filiale britannique de la banque. Comme dit la Reine : « Dieu et mon droit ».

Culpabiliser les déposants parce qu'ils auraient pris trop de risques n'était pas très correct.

Les clients belges de Kaupthing ont également eu l'impression d'être traités comme des épargnants de seconde zone parce qu'ils n'avaient pas droit à la protection des autres déposants belges. Certains épargnants vont attendre presque dix mois pour revoir la couleur de leur argent. Et cela parce que certains pans du « grand marché » sont faits de carton-pâte. Une succursale belge d'une filiale luxembourgeoise d'une banque islandaise, c'est pourtant un bel exemple de globalisation.

Mais lorsque ses comptes sont soudain gelés, ce parangon se mue en vilain imbroglio. Si Kaupthing avait été une filiale belge, ou même si elle avait été une succursale directe du groupe islandais, elle aurait sans doute bénéficié de l'engagement moral donné deux jours auparavant par le ministre des Finances de porter la garantie à 100.000 euros. Mais Kaupthing Belgique dépendait du système de protection de sa maison mère luxembourgeoise. Et le Grand-Duché avait peur de faire exploser ses finances publiques.

Heureusement, grâce à la ténacité, à l'habileté, au courage de quelques-uns, l'histoire semble bien se terminer. Mais il est une leçon à tirer : qu'à l'avenir, les clients des banques belges puissent se sentir mis sur le même pied. Même en temps de crise.

http://www.lesoir.be/forum/editos/2009-07-04/belges-epargnants-seconde-zone-715973.shtml
bankrun
bankrun

Nombre de messages : 718
Date d'inscription : 11/10/2008

Revenir en haut Aller en bas

04/07/2009 : Le Soir L'edito - Les Belges n'étaient pas des épargnants de seconde zone Empty Re: 04/07/2009 : Le Soir L'edito - Les Belges n'étaient pas des épargnants de seconde zone

Message  jlb Mar 7 Juil - 13:29

Bravo! Un peu de justice dans ce monde de loups, envers les simples épargnants que nous sommes...

jlb

Nombre de messages : 94
Date d'inscription : 13/10/2008

Revenir en haut Aller en bas

04/07/2009 : Le Soir L'edito - Les Belges n'étaient pas des épargnants de seconde zone Empty Re: 04/07/2009 : Le Soir L'edito - Les Belges n'étaient pas des épargnants de seconde zone

Message  pp Mar 7 Juil - 18:17

Le journaliste qui écrit cet article, Mr P-H Thomas était l'envoyé spécial du SOIR en Islande, début mai 2008, et en est revenu avec cet article à l'époque...

article daté du Samedi 10 mai 2008 - THOMAS PIERRE-HENRI

Une île dans la tempête
Finances: L’économie islandaise en surchauffe devrait refroidir
Avec une inflation de près de 12 % et une monnaie qui se lézarde, l’Islande est en crise. Mais pas sans ressource.
Reykjavik
DE NOTRE Envoyé spécial

Les Islandais sont pragmatiques et ne s’embarrassent pas de fioritures.
Dans la salle de conférence de la Bourse de Reykjavik, qui sert aussi de cantine, Thordur Fridjonsson, le patron de la Bourse islandaise, brosse le portrait de l’économie du pays. Face à lui, l’océan, baigné par la douceur du Gulf Stream, mais secoué parfois par un vent brutal.
Un contraste qui caractérise aussi le climat économique du pays : les importations de voitures ont chuté de 40 % en quelques mois, la devise fait le plongeon, les prix explosent, les banques sont attaquées sur les marchés financiers… L’Islande vogue aujourd’hui en eaux troubles.

Pourtant, de 1990 à l’an dernier, l’Islande, portée par une vague de libéralisation et la création en 1994 de l’EEA (Espace économique européen), qui permet de participer au marché intérieur européen sans être membre de l’Union, a connu un boom extraordinaire. « De 1996 à 2006, la croissance annuelle moyenne a été de 4,4 % », souligne Thordur Fridjonsson. Alors qu’il y a un siècle, les Islandais, encore territoire danois à l’époque, était une des régions les plus pauvres d’Europe, aujourd’hui, le PIB par tête est désormais du même niveau que celui du Danemark ou des Pays-Bas, et légèrement plus élevé que chez nous. En Islande, la mortalité infantile est parmi les plus basses des pays de l’OCDE, le système de pension ne craint rien et le taux de chômage (1 %) est idyllique.
Tout cela s’est fait très vite. « La bourgeoisie islandaise n’a qu’une génération. Une des caractéristiques de l’Islandais est qu’il est impatient. L’autre est que nous sommes assis entre l’Amérique et l’Europe, à la frontière des deux continents », observe Vigdís Finnbogadóttir, l’ancienne présidente du pays.
Cela se traduit notamment en affaires. « Les banques islandaises ont un comportement plus américain, plus agressif que les autres banques scandinaves », note Sturla Palsson, le directeur du département des affaires internationales à la « Sedlabanki », la banque centrale d’Islande. Une agressivité dont on a d’ailleurs pu avoir un échantillon chez nous : Kaupthing Bank, qui est sur le marché belge depuis le début de l’année, pratique en effet des taux très élevés sur le livret d’épargne. (petit rappel des taux intéressants…)
Pour accomplir ce miracle, l’économie s’est largement ouverte. Car les Islandais, pour vivre, doivent pratiquement tout importer. Pour pouvoir acquérir tous ces biens de l’extérieur, le pays a dû attirer des devises, grâce notamment à ses deux grands biens à l’exportation : le poisson et l’aluminium. Non que l’île soit riche en minerai. Mais le groupe Alcan y a installé des fonderies géantes, profitant des importantes capacités énergétiques naturelles : géothermie et hydroélectricité.
Mais justement, ces grands investissements industriels entrepris en 2003 et qui devraient être terminés l’an prochain, et la libéralisation du marché bancaire, qui a accéléré l’offre de crédits et a alimenté la hausse des prix immobiliers, ont déstabilisé le navire islandais, en poussant l’inflation qui atteint aujourd’hui 11,8 % et en déséquilibrant la balance des paiements. Une houle accentuée encore par la crise des subprimes.
Résultat : la Bourse islandaise a fondu de 40 % depuis le mois d’août, la couronne islandaise a perdu environ 25 % face à l’euro depuis le début de l’année et les prévisions sont maussades. La banque centrale d’Islande prévoit encore une croissance de 2,2 % cette année, mais ensuite deux années de récession : -2,5 % en 2009, et -1,5 % en 2010. « Il est certes plus difficile de vivre en Islande depuis quelques mois, reconnaît Thordur Fridjonsson. Mais nous sommes habitués à cela. » Lors des coups durs, les ménages islandais réagissent simplement en se serrant la ceinture : en remisant une de leurs deux voitures au garage, en restreignant les dépenses « Comme lorsque nous vivions de la pêche : il y avait des bonnes campagnes, et des moins bonnes », observe un banquier.
Avec cette crise, cependant, se pose encore avec plus d’acuité la question du rattachement du pays à l’Europe et de l’entrée dans la zone euro. Le patron de la Bourse islandaise est pour : « Conserver la couronne n’est pas le meilleur choix », dit-il. Mais politiquement, la crainte de perdre son indépendance fait peur à cette petite nation fière de sa culture. « L’entrée dans l’Union… il faudra être très prudent, regarder ce qu’on gagne et ce qu’on perd, affirme Vigdís Finnbogadóttir. Notre culture est européenne, mais je suis inquiète pour la langue… et pour les quotas de pêche, ajoute-t-elle. Nous sommes si dépendants du poisson. »
Même lorsque la tempête est financière, un Islandais reste avant tout un marin.
Kaupthing se dit prêt face à la crise
S’il y a des Belges qui s’intéressent particulièrement à l’économie islandaise, ce sont les 10.000 épargnants qui disposent d’un compte chez Kaupthing Bank, une des trois grandes banques islandaise, qui a racheté fin 2007 Robeco Belgique.
Avec des fonds propres libellés dans la très volatile couronne alors qu’une bonne partie de leurs actifs sont en devises étrangères, les banques islandaises ne sont pas à l’abri d’un choc. Pourtant, elles résistent plutôt bien, même si elles ont fait l’objet d’attaques virulentes des hedge funds (voir ci-contre). Au premier trimestre, par exemple, Kaupthing, qui n’a pas de subprime dans son portefeuille, a réalisé un bénéfice net de 18,7 milliards de couronnes (184 millions d’euros) contre 20,3 milliards un an plus tôt.
Obligées d’aller ailleurs pour se développer, poussée par la libéralisation intervenue dans les années 90, les banques du pays ont sensiblement développé leurs activités étrangères (surtout européennes). Une stratégie soutenue par les autorités : bien que ne faisant pas partie de l’Union européenne, l’Islande a transposé en droit national toutes les directives européennes relatives aux banques, aux assurances et aux valeurs mobilières. Et chez Kaupthing, le conseil d’administration, qui a déjà décidé que l’action de la banque sera libellée en euro à partir de la fin de cette année, envisage aussi de faire de la monnaie unique sa devise opérationnelle.
Hreidar Mar Sigurdsson, le jeune (37 ans) patron de Kaupthing Bank, explique le pourquoi de cette résistance. « Nous nous étions préparés à la crise, dit-il. Avec des actifs en devises et des fonds propres en couronnes, nous étions en effet sensibles aux fluctuations de la couronne sur le marché des changes. Heureusement, une première alerte avait déjà eu lieu, en Islande, en 2006. »
La chasse aux dépôts
Kaupthing avait donc décidé ces dernières années de diminuer sa dépendance, pour se financer, au marché des capitaux, et d’aller plutôt chercher l’argent chez les déposants. La banque s’est engagée ces derniers mois dans une expansion internationale, en Norvège, Grande-Bretagne, Finlande, Suède, Allemagne et en Belgique (et bientôt la Suisse). « En quelques mois, notre base géographique est passée de 170 à 380 millions d’habitants, » constate le patron de Kaupthing Bank. Cette conquête se fait surtout via Kaupthing Edge, la banque en ligne du groupe islandais.
La banque s’est aussi préparée en s’assurant une structure de capital fort solide. Son ratio de solvabilité, c’est-à-dire le montant de ses fonds propres par rapport à ses engagements s’élève à 11,4 %. Et devrait rester très élevé même en pleine tempête. L’agence de notation Moody’s a d’ailleurs confirmé la note A de la banque. « Le marché doit réaliser que nous sommes prêts à affronter la crise », conclut M. Sigurdsson.

Les pirates de la finance à l’assaut du navire islandais
Sturla Palsson, directeur du département international de la banque centrale d’Islande, est convaincu que ces dernières semaines, son pays a fait l’objet d’attaques en règle de certains fonds spéculatifs anglo-saxons. « Nous avons en effet de fortes raisons de penser que quelque chose de ce genre s’est passé peu avant Pâques. Des investisseurs ont appelé des journalistes manière systématique et les ont sciemment mal informés », ajoute-t-il.
Sturla Palsson n’est pas le seul à le penser. Richard Portes, le président d’un centre de recherche économique indépendant, objet d’un tel « harcèlement », s’en est même ouvert aux autorités de contrôle britanniques.
Parallèlement à cette opération de désinformation, certains fonds spéculatifs ont joué systématiquement l’Islande à la baisse à la fin du mois de mars, en vendant à découvert la devise islandaise, de même que les actions bancaires. En quelques jours, la devise a chuté de 10 %, obligeant la banque centrale à intervenir et à relever son taux directeur pour le porter de 13,75 à 15,50 %. « Il est plus facile de s’attaquer à un pays de 300.000 habitants que de 300 millions », observe un directeur de banque islandais, avec un brin de résignation.

pp

Nombre de messages : 622
Date d'inscription : 29/10/2008

Revenir en haut Aller en bas

04/07/2009 : Le Soir L'edito - Les Belges n'étaient pas des épargnants de seconde zone Empty Re: 04/07/2009 : Le Soir L'edito - Les Belges n'étaient pas des épargnants de seconde zone

Message  Contenu sponsorisé


Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut

- Sujets similaires

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum