2008-10-20 23h04 :: Le Monde :: La crise islandaise inquiète de nombreux épargnants du Benelux

Il a '''''affirmé'''' que Kaupthing '''''pourrait''''' reprendre ses activités.

juxtaposition adorable



plus sérieusement : le monde doit lui-même citer ses sources.

lorsque le monde dit '''chercher en vain''' il nie le fait que les négociations sont simplement 'secrètes'.
dans le cas où 'le monde' détient et divulgue l'info, il a le devoir de citer sa source.
!!!cette fameuse société de consultants ne communique simplement pas!!!
ce qui est normal et finalement moins malhonnête qu'émettre de l'infox (pas de faute de frappe)

A mon tour de chercher en vain dans cet article une info.
pour ma part, j'attends de pied ferme une communication (sans filtrage journalistique) de la part de yl et/ou dr
comme ils l'ont promis le 17 et le 18-10-2008

Le Monde est le premier, dirait-on, à oser dire la vérité : M. Leterme affirme vouloir contribuer à la poursuite des activités de l'établissement. Les autorités belges, aidées d'une société de consultants, ont en fait cherché, en vain jusqu'ici, un repreneur pour la succursale bruxelloise, éventuellement couplée à la société mère luxembourgeoise.

Si on vous proposait de reprendre Kaupthing, seriez-vous acheteur, pour autant bien sûr que vous en ayez les moyens? Car enfin, que rachèteriez-vous, sinon une boîte vide et un paquet de dettes? Soyons clairs : les actifs de Kaupthing Lux se limitent à deux immeubles et un peu de matériel de bureautique. La clientèle? Qui voudra payer un cent pour racheter un "fonds de commerce" dont la clientèle n'attend qu'une chose : reprendre ses billes et filer le plus vite possible ailleurs ? Les passifs par contre sont probablement colossaux : si nous parlons bien de 10.000 épargnants au Luxembourg et 20.000 en Belgique, il est clair que l'on compte ici en centaines de millions d'euros, qu'il faudra bien payer d'une façon ou d'une autre.

En clair, notre Premier Ministre, fidèle à une très longue tradition chez les politiques belges, s'adonne à un exercice de communication visant essentiellement à rassurer l'électeur à court terme, quitte à raconter n'importe quoi.

Je doute fort que qui que ce soit veuille reprendre Kaupthing, je doute fort également que Mr Leterme lui-même croie à son propre discours, et je ne vois guère que 3 scénarios possibles :

1. L'Etat islandais prend ses responsabilités et dédommage les épargnants non islandais. Mais quand un premier ministre annonce publiquement dans les médias que son pays est virtuellement en faillite, c'est qu'il est vraiment le dos au mur. Dans ces conditions, on peut se demander si le sort des épargnants belgo-luxembourgeois sera une priorité pour lui : l'ire de la Grande-Bretagne doit lui paraître autrement redoutable qu'une (éventuelle) colère du tandem Leterme-Junker...

2. Le Luxembourg indemnise les épargnants via son fonds de garantie, soit à concurrence de 20.000 euros maximum : cela suppose l'abandon préalable de la procédure judiciaire actuelle (et donc le renoncement à trouver un repreneur), la déclaration de faillite et la mise sous curatelle. A partir de ce moment-là seulement, le fond de garantie luxembourgeois dispose d'un délai de 3 à 6 mois pour rembourser les épargnants. Autant dire tout de suite que nous ne parlons pas ici d'un délai de quelques semaines, mais bien de plusieurs mois, avant que les déposants ne récupèrent leurs sous. Très déplaisant, quand on sait qu'à dater de la mise de Kaupthing en sursis de payement, la banque n'a plus à payer d'intérêts sur les sommes qui lui ont été confiées...

3. Même scénario que le 2 ci-dessus, sauf qu'en plus la Belgique décide d'indemniser les épargnants à hauteur des sommes éventuellement non couvertes par le fond de garantie luxembourgeois. Fort possible, mais cette solution n'interviendrait en tout état de cause qu'en troisième ligne sur le plan chronologique : il faudra d'abord que l'on ait renoncé à trouver un repreneur, et que la faillite déclarée ait provoqué l'intervention du fond de garantie luxembourgeois. Ce n'est qu'ensuite que le Gouvernement belge interviendrait en complément, et sans doute pas avant de savoir précisément à quoi une telle décision l'engagerait...

Je trouve cette analyse raisonnée et de plus en plus réaliste. Une option que j'ajouterais serait celle du forcing de la Belgique pour que le luxembourg rehausse avec effet rétroactif la garantie bancaire pour les clients kaupthing en cas de faillite. L'engagement belge en serait ainsi réduit si il décidait d'accorder un une aide complémentaire pour rester fidèle à son engagement de ne laisser tomber aucun épargnant. Pourquoi ces deux choses ne sont toujours pas obtenues? Forcer le luxembourg a augmenter sa garantie nous rassurerait tous et serait la PREMIERE NOUVELLE AVANCEE POSITIVE depuis le début de la crise car à ce jour aucune avancée objective. La situation est la même depuis le blocage. Pourquoi ce forcing n'a pas toujours eu lieu ? Il y a un laisser faire qui mène vers l'endormissement. Pourquoi les journalistes ne relaient pas plus cette situation kafkaienne assez unique en Belgique et s'engage un peu plus dans un travail d'analyse?

Personne n'a le JOURNAL l'Echo d'aujourd'hui ? Il y a un article sur Kaupthing : "Complexe, le dossier Kauphting traîne en longueur" mais il faut être abonné pour pouvoir le lire en ligne.