2008-10-24 00:00 «L’actionnaire doit assumer les risques»
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2008-10-24 00:00 «L’actionnaire doit assumer les risques»
http://www.lecho.be/actualite/economie-finances/Reynders____L_actionnaire_doit_assumer_les_risques_.8094881-602.art
00:00 - 24/10/2008 Copyright © L'Echo.be
Reynders : «L’actionnaire doit assumer les risques» - Didier Reynders, ministre des Finances
Didier Reynders se défend dans le dossier Fortis. Il souligne qu'il a voulu protéger les épargnants «bon père de famille», pas le spéculateur. Des épargnants qui n’ont pas mesuré que, lorsqu’on achète des actions, il y a toujours un risque.
Le vice-Premier ministre et ministre des Finances Didier Reynders se défend dans le dossier Fortis.
Les actionnaires de Fortis se sentent aujourd’hui trompés.
Nous avons mis en place un mécanisme de participation aux résultats (de BNP Paribas) pour les actionnaires de Fortis. Certains actionnaires soulignent que ce n’est pas suffisant. Mais, normalement, un actionnaire dans une entreprise sait qu’il prend un risque. Aucun actionnaire n’est venu me trouver quand le Bel 20 était à 4 700 points pour me dire qu’il gagnait trop d’argent. Les communes qui touchaient un dividende de 10 % chez Dexia ne sont pas davantage venues se plaindre.
Avec ce mécanisme (de coupon spécial), j’ai voulu aider les épargnants. Ces épargnants qui ont acheté des actions Fortis comme on achetait anciennement des PetroFina, comme des instruments de « bon père de famille ». Des épargnants qui n’ont pas mesuré que lorsqu’on achète des actions, il y a toujours un risque. Risque de gagner beaucoup d’argent, mais aussi d’en perdre. Certains me disent qu’il aurait fallu nationaliser Fortis. La Grande-Bretagne a nationalisé Northern Rock, mais l’actionnaire a tout perdu. Il faut le savoir.
Mais l’actionnaire de Fortis n’a pas eu le temps de se retourner.
Mais c’est bien pour cette raison que j’ai mis en place ce mécanisme qui n’existe dans aucun autre pays. Aucun, j’insiste. L’État néerlandais fait-il quelque chose pour les actionnaires de Fortis ? Rien du tout. L’État belge a pris tout seul le risque. Au-delà du remboursement des prêts, les plus-values de l’État (sur la participation dans BNP Paribas) vont aller aux actionnaires de Fortis. Si je fais cela, c’est pour les « petits porteurs ».
Mais certains petits porteurs sont ruinés ou presque…
Il y a des gens qui avaient des actions à 30 euros. Le cours est ensuite tombé à 5 euros. Mais l’État n’est pour rien dans cette chute.
Je vous signale que pour assurer les liquidités de Fortis, l’État a prêté 3 milliards d’euros. Si BNP Paribas a des problèmes, c’est l’État qui prend le bouillon. Si, par contre, il y a des plus-values, nous les rendons aux actionnaires de Fortis. Que voulez-vous que nous fassions en plus ? Ce n’est pas nous qui avions acheté ABN Amro. On m’accuse aussi d’avoir revendu ABN Amro à un cours en dessous de sa valeur. Si quelqu’un croit que ABN vaut encore 24 milliards, il se trompe lourdement. J’entends aujourd’hui que les syndicats de Fortis Nederland demandent une négociation en vue d’un rachat par BNP Paribas. Cela montre que la structure que nous avons mise en place n’est pas si mauvaise.
Mais vous avez fait davantage pour Dexia que pour Fortis.
Non, beaucoup moins. Nous avons mis deux fois 4,7 milliards dans Fortis, auxquels il faut ajouter 2,5 milliards dans les produits structurés, soit 11,9 milliards. Chez Dexia, seulement 1 milliard. Car les actionnaires existants (CDC, Arco, Ethias, Holding Communal), ont mis eux-mêmes 3 milliards. Dans Fortis, il n’y avait rien de tel de la part des actionnaires existants. Et puis, il y avait ce qu’on a découvert dans le groupe Fortis. L’opération ABN Amro était insupportable. Dans un premier temps, nous avons acheté 49 % de la banque, tout comme les Néerlandais et les Luxembourgeois dans leur pays. Mais trois jours après, on a dû constater que la confiance faisait toujours défaut. La BNB a dû garantir jusqu’à 60 milliards de liquidités sur une seule journée. On a alors fait revenir BNP Paribas. Leur deuxième offre était sérieuse. D’ailleurs, 48 heures après l’accord avec BNP Paribas, les besoins en liquidités sont tombés à zéro. L’État devait-il prendre le risque, comme je l’entends, de mettre 30 milliards dans le groupe et d’assurer en outre les liquidités ? Je suis quand même responsable du contribuable. C’était totalement impossible. Je me demande surtout si tous les actionnaires ont été informés correctement par le groupe Fortis, par leur banquier, par leur agent de change des risques liés au rachat d’ABN Amro par Fortis ? Je ne le crois pas. D’où cette volonté de faire la distinction entre ceux qui ont considéré l’action comme une épargne, et qu’on essaie d’aider, et ceux qui ont fait un investissement à risques et qui en subissent les conséquences. Celui qui a acheté le titre à 5 euros devait savoir qu’il y avait des risques. Certains voudraient qu’outre la non-taxation des plus-values boursières, on puisse rembourser les moins-values. Il faut être sérieux.
Que penser des actions des organismes qui prennent la défense des actionnaires ?
Ouvrir un compte pour que les gens paient d’abord des honoraires, et une fois ces honoraires payés, aller en justice, c’est une technique un peu particulière. Mais mon inquiétude est ailleurs. Imaginez que l’on fasse échouer l’opération, que va-t-il se passer ? On va mettre le groupe Fortis en faillite et on va remettre la banque en difficulté. Qu’auront alors gagné les petits actionnaires ?
Propos recueillis par Marc Lambrechts et François Mathieu
Moi je ne retiens de ça que ce qui est en gras : Il souligne qu'il a voulu protéger les épargnants «bon père de famille».
Evidemment, "il a voulu" mais il n'a pas poulu ...
Mais il l'a dit : protéger les épargnants "bon père de famille"
Ca c'est typiquement les épargnants Kaupthing, non ???
Allez Didier, tu l'as dit, c'est écrit, maintenant il faut le faire !!!!!
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Reynders : «L’actionnaire doit assumer les risques» - Didier Reynders, ministre des Finances
Didier Reynders se défend dans le dossier Fortis. Il souligne qu'il a voulu protéger les épargnants «bon père de famille», pas le spéculateur. Des épargnants qui n’ont pas mesuré que, lorsqu’on achète des actions, il y a toujours un risque.
Le vice-Premier ministre et ministre des Finances Didier Reynders se défend dans le dossier Fortis.
Les actionnaires de Fortis se sentent aujourd’hui trompés.
Nous avons mis en place un mécanisme de participation aux résultats (de BNP Paribas) pour les actionnaires de Fortis. Certains actionnaires soulignent que ce n’est pas suffisant. Mais, normalement, un actionnaire dans une entreprise sait qu’il prend un risque. Aucun actionnaire n’est venu me trouver quand le Bel 20 était à 4 700 points pour me dire qu’il gagnait trop d’argent. Les communes qui touchaient un dividende de 10 % chez Dexia ne sont pas davantage venues se plaindre.
Avec ce mécanisme (de coupon spécial), j’ai voulu aider les épargnants. Ces épargnants qui ont acheté des actions Fortis comme on achetait anciennement des PetroFina, comme des instruments de « bon père de famille ». Des épargnants qui n’ont pas mesuré que lorsqu’on achète des actions, il y a toujours un risque. Risque de gagner beaucoup d’argent, mais aussi d’en perdre. Certains me disent qu’il aurait fallu nationaliser Fortis. La Grande-Bretagne a nationalisé Northern Rock, mais l’actionnaire a tout perdu. Il faut le savoir.
Mais l’actionnaire de Fortis n’a pas eu le temps de se retourner.
Mais c’est bien pour cette raison que j’ai mis en place ce mécanisme qui n’existe dans aucun autre pays. Aucun, j’insiste. L’État néerlandais fait-il quelque chose pour les actionnaires de Fortis ? Rien du tout. L’État belge a pris tout seul le risque. Au-delà du remboursement des prêts, les plus-values de l’État (sur la participation dans BNP Paribas) vont aller aux actionnaires de Fortis. Si je fais cela, c’est pour les « petits porteurs ».
Mais certains petits porteurs sont ruinés ou presque…
Il y a des gens qui avaient des actions à 30 euros. Le cours est ensuite tombé à 5 euros. Mais l’État n’est pour rien dans cette chute.
Je vous signale que pour assurer les liquidités de Fortis, l’État a prêté 3 milliards d’euros. Si BNP Paribas a des problèmes, c’est l’État qui prend le bouillon. Si, par contre, il y a des plus-values, nous les rendons aux actionnaires de Fortis. Que voulez-vous que nous fassions en plus ? Ce n’est pas nous qui avions acheté ABN Amro. On m’accuse aussi d’avoir revendu ABN Amro à un cours en dessous de sa valeur. Si quelqu’un croit que ABN vaut encore 24 milliards, il se trompe lourdement. J’entends aujourd’hui que les syndicats de Fortis Nederland demandent une négociation en vue d’un rachat par BNP Paribas. Cela montre que la structure que nous avons mise en place n’est pas si mauvaise.
Mais vous avez fait davantage pour Dexia que pour Fortis.
Non, beaucoup moins. Nous avons mis deux fois 4,7 milliards dans Fortis, auxquels il faut ajouter 2,5 milliards dans les produits structurés, soit 11,9 milliards. Chez Dexia, seulement 1 milliard. Car les actionnaires existants (CDC, Arco, Ethias, Holding Communal), ont mis eux-mêmes 3 milliards. Dans Fortis, il n’y avait rien de tel de la part des actionnaires existants. Et puis, il y avait ce qu’on a découvert dans le groupe Fortis. L’opération ABN Amro était insupportable. Dans un premier temps, nous avons acheté 49 % de la banque, tout comme les Néerlandais et les Luxembourgeois dans leur pays. Mais trois jours après, on a dû constater que la confiance faisait toujours défaut. La BNB a dû garantir jusqu’à 60 milliards de liquidités sur une seule journée. On a alors fait revenir BNP Paribas. Leur deuxième offre était sérieuse. D’ailleurs, 48 heures après l’accord avec BNP Paribas, les besoins en liquidités sont tombés à zéro. L’État devait-il prendre le risque, comme je l’entends, de mettre 30 milliards dans le groupe et d’assurer en outre les liquidités ? Je suis quand même responsable du contribuable. C’était totalement impossible. Je me demande surtout si tous les actionnaires ont été informés correctement par le groupe Fortis, par leur banquier, par leur agent de change des risques liés au rachat d’ABN Amro par Fortis ? Je ne le crois pas. D’où cette volonté de faire la distinction entre ceux qui ont considéré l’action comme une épargne, et qu’on essaie d’aider, et ceux qui ont fait un investissement à risques et qui en subissent les conséquences. Celui qui a acheté le titre à 5 euros devait savoir qu’il y avait des risques. Certains voudraient qu’outre la non-taxation des plus-values boursières, on puisse rembourser les moins-values. Il faut être sérieux.
Que penser des actions des organismes qui prennent la défense des actionnaires ?
Ouvrir un compte pour que les gens paient d’abord des honoraires, et une fois ces honoraires payés, aller en justice, c’est une technique un peu particulière. Mais mon inquiétude est ailleurs. Imaginez que l’on fasse échouer l’opération, que va-t-il se passer ? On va mettre le groupe Fortis en faillite et on va remettre la banque en difficulté. Qu’auront alors gagné les petits actionnaires ?
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Evidemment, "il a voulu" mais il n'a pas poulu ...
Mais il l'a dit : protéger les épargnants "bon père de famille"
Ca c'est typiquement les épargnants Kaupthing, non ???
Allez Didier, tu l'as dit, c'est écrit, maintenant il faut le faire !!!!!
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