2008-11-06 :: Tageblatt.lu :: KBC: lourde perte nette au 3T et exposition aux banques islandaises

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06-11-2008

KBC: lourde perte nette au 3T et exposition aux banques islandaises

Le bancassureur belge KBC, que l'Etat belge vient de renflouer pour l'aider face à la crise financière, a accusé comme prévu une lourde perte nette au troisième trimestre et a indiqué jeudi être encore exposé aux risques de crédit de trois banques islandaises.

Entre juillet et fin septembre, le groupe a enregistré une perte nette de 906 millions d'euros, à comparer à un bénéfice de 639 millions un an plus tôt. KBC avait prévenu dès mi-octobre qu'il enregistrerait une perte d'entre 880 et 930 millions d'euros, suite à la dégradation par Moody's des notations de certains titres dans lesquels KBC avait investi (des CDO, obligations adossées à des actifs). Au total, les réductions de valeur sur investissements dues à la crise financière ont eu un effet négatif de 1,4 milliard d'euros sur le bénéfice net du troisième trimestre. La majeure partie (1,1 milliard) correspond au portefeuille de CDO du groupe. S'y ajoutent 200 millions d'euros pour le portefeuille d'actions, et 100 millions d'euros d'exposition à la faillite des banques américaines Lehman Brothers et Washington Mutual. KBC indique par ailleurs être encore exposé au risque de crédit de 3 banques islandaises, pour un total de 277 millions d'euros. "Aucune décision d'amortissement n'a encore été prise à ce jour, étant donné que le niveau n'a pas encore pu être déterminé avec certitude", précise KBC dans son communiqué, ajoutant que cette décision interviendrait "au plus tard au quatrième trimestre". L'Islande a vu son système financier s'effondrer sous l'effet de la crise financière. Le gouvernement a dû prendre le contrôle des trois premières banques nationales, et dans plusieurs pays les comptes de leurs clients ont été bloqués. "Lorsque la crise financière a, pour la première fois, capté l'attention du public à l'été 2007, nous n'imaginions pas qu'elle serait si longue et si grave", a reconnu le patron du groupe, André Bergen, cité dans le communiqué. "Les résultats publiés resteront donc sous l'emprise de l'évolution des cours des actions et des instruments de crédit", a-t-il ajouté. Il assure néanmoins que "la position financière de KBC demeure très solide grâce à son ample matelas de liquidités et à ses bons ratios de solvabilité". Le groupe peut compter notamment sur l'injection de capital de 3,5 milliards d'euros annoncée le 27 octobre par l'Etat belge. Suite à l'opération, le ratio "Tier-1" de fonds propres dits "durs" (les plus sûrs) de KBC ressort à 10,7%. Le gouvernement belge, qui a accepté de garantir jusque 240 milliards d'euros les prêts des banques concurrentes Dexia et Fortis, a aussi assuré mercredi que "la porte est ouverte aux autres établissements". Le 24 octobre, KBC n'avait pas exclu de "recourir éventuellement" à un tel mécanisme, mais n'a pour l'instant pas fait de demande officielle. KBC avait longtemps semblé mieux résister que ses concurrentes à la crise financière car, outre sa forte présence en Flandre (nord de la Belgique) elle s'est concentrée sur les marchés d'Europe centrale, qui sont à leur tour rattrapés par la crise. "En dépit d'un contexte difficile, nos opérations commerciales affichent un bilan satisfaisant, surtout en Europe orientale", a indiqué jeudi André Bergen.