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2008-10-25 :: lesoir.be :: Didier Reynders : « Voici mon diagnostic, et mes prévisions »

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Message  Invité Dim 26 Oct - 17:28

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Didier Reynders : « Voici mon diagnostic, et mes prévisions »

« Voici mon diagnostic, et mes prévisions »

COPPI,DAVID; THOMAS,PIERRE-HENRI

Samedi 25 octobre 2008

Crise : Didier Reynders revient sur les krachs bancaires, livre ses recettes pour aider les entreprises, appelle à la modération salariale…

Entretien

Depuis le 26 septembre (le vendredi noir : Fortis risque la faillite…), le ministre des Finances court d’un « sauvetage » à l’autre. Crise financière, crise économique : voilà son diagnostic. Et ses prévisions…

Ces sauvetages ont laissé de l’amertume chez l’actionnaire…

Il y a un malentendu : on a sauvé l’épargne, pas les banques. Le gouvernement est intervenu pour protéger l’épargne, et à travers elle, le financement des entreprises et des particuliers. On va en reparler assez vite parce que c’est la deuxième étape : si les banques commencent à se refaire confiance, il faut qu’elles fassent aussi confiance aux entreprises, aux particuliers et leur octroient à nouveau du crédit.

L’amertume des actionnaires de Fortis, je la comprends. Mais nous sommes un des rares pays qui, ayant repris quasiment 100 % d’une banque, prend quand même des initiatives pour conserver une certaine valeur aux actionnaires. Pourquoi le fait-on ? Car je reste convaincu qu’une partie des actionnaires sont des vrais épargnants ; qui ont toujours cru que c’était un placement de bon père de famille.

En se partageant Fortis, BNP Paribas et l’Etat néerlandais ont fait une bonne affaire…

Les Néerlandais ont payé largement plus que ce qu’ils voulaient offrir. On a obtenu un prix correct. Et puis, même après avoir repris 49 % de Fortis Banque, on se rendait compte qu’en liquidités, les choses ne s’arrangeaient pas. On devait, au travers de la BNB, intervenir énormément. Cela montre que la banque avait, et a toujours, une taille qui dépasse la capacité d’action de la Belgique. Nous sommes donc allés chercher un partenaire.

… BNP Paribas. Qui a fait là une belle opération !

Une opération très risquée. La meilleure preuve est que l’Etat français est maintenant obligé de remettre 2,5 milliards dans BNP Paribas ! Quand vous faites 500 milliards d’encours de dépôt et que vous reprenez une banque qui en fait 340, cela ne s’absorbe pas comme cela. Et puis, il n’y avait pas d’autre candidat. La Société Générale est venue voir et est repartie. ING aussi.

Dans ces accidents, y a-t-il eu un problème de contrôle ?

D’abord un problème de management. On est intervenu en Belgique dans trois entreprises qui avaient chacune un problème : le rachat d’ABN Amro et des produits structurés en grand nombre chez Fortis ; la filiale américaine FSA chez Dexia ; le compte First chez Ethias.

N’y a-t-il pas quand même un problème de régulation ? Quand Kaupthing Luxembourg dit, deux jours avant de devoir geler les comptes, que l’entreprise est solide ; et quand Dexia dit ne pas être exposée au subprime, et qu’elle l’est ?

Oui, mais c’est un problème de régulation internationale. On a des groupes financiers globalisés et pas d’Etat international. Je voudrais un vrai superviseur européen. Déjà en 1999 j’avais plaidé pour cela. Je ne doute pas que l’on puisse améliorer le contrôle aussi en Belgique, puisque ni la BNB ni la CBFA n’ont vu venir. Lors du rachat d’ABN Amro, dans son rapport, la Banque nationale – le contrôleur macro prudentiel en Belgique, dont le conseil de régence regroupe tous les partenaires sociaux – avait… salué l’opération !

L’idée d’une commission d’enquête, vous y êtes opposé ?

Au parlement de décider. Mais je reste convaincu que ce n’est pas en envoyant des parlementaires avec compétence de juge d’instruction dans des institutions en difficulté qu’on va les redresser. Et puis un des problèmes d’une commission sera de savoir qui peut y participer : vu le nombre de parlementaires qui étaient dans les C.A., cela ne va pas être facile !

Mais il y a des leçons à tirer.

Bien entendu. Au niveau européen, je suis heureux de voir que la présidence européenne, Nicolas Sarkozy en clair, a pris les bonnes initiatives. On a changé les normes comptables. On a des débats sur les parachutes dorés.

Entendu : « On donne autant d’argent aux banques, pourquoi pas pour les pensions ? »…

Les syndicats disent ça. Si des responsables continuent à faire du populisme à ce point-là, on va totalement désinformer les gens. Quand une famille emprunte pour acheter sa maison, c’est pour ne pas payer un loyer et avoir une valeur. Et si vous lui dites : pourquoi n’augmentez-vous pas aussi votre train de vie quotidien en empruntant ?, vous allez la surendetter. C’est toute la différence entre investissement et dépense courante. En sauvant les banques, on a sauvé l’épargne, et mobilisé des moyens que l’on espère retrouver.

Après la crise financière, Yves Leterme parle d’une « seconde phase », s’agissant cette fois de réagir à la crise économique…

Nous allons rencontrer FEB, Voka, Classes moyennes, Union wallonne, etc., pour voir de quoi les entreprises ont besoin : si c’est de « facilités » auprès du Fonds de participation, de la Banque européenne d’investissement, de délais de paiement à l’ONSS ou aux Finances ; ou bien d’un soutien plus direct au financement parce que les banques n’assument pas.

Créer un « fonds souverain » ?

Il faut en avoir les moyens. L’accès au financement n’est pas possible à la Banque nationale, mais on peut trouver des formules auprès du Trésor.

Les gens s’interrogent sur la « gravité » de la crise économique. Votre analyse…

On annonce une récession, des fermetures d’entreprises, des suppressions d’emplois… Il faut évidemment réagir. Mais la fameuse « seconde phase » a déjà commencé. Je pense au budget 2009. Nous avons refusé d’ajouter la crise à la crise. Je souhaitais, certes, que le budget soit en équilibre, mais je ne voulais pas qu’il soit pro cyclique, qu’il aggrave la crise. D’où : 1,5 milliard d’euros pour le pouvoir d’achat ; et plus si je compte les indexations des pensions et des allocations, l’augmentation des pensions, des allocations familiales. Rien que l’indexation des barèmes fiscaux pèse 1,2 milliard : les salaires d’octobre augmenteront en net.

L’indexation des barèmes fiscaux est une obligation légale…

Et alors ? C’est quoi mon métier ? Faire ou défaire la loi.

Pourra-t-on éviter un budget d’austérité ?

La Belgique est un des bons élèves de la classe européenne pour ce qui concerne l’équilibre budgétaire, mais chez nous, spécialement au Nord, on en a fait un fétichisme, un peu comme pour l’inflation en Allemagne. Moi, je dis qu’on va tout faire pour atteindre l’équilibre, mais je ne prônerai jamais un équilibre qui pourrait ajouter de la crise à la crise.

Donc : vous dites qu’il n’y aura pas de budget d’austérité.

Il y a un risque. Celui-ci… Vous savez que, suivant la loi de financement, l’on donne deux milliards d’euros de recettes en plus aux Régions et Communautés, alors que le fédéral est privé, lui, d’un milliard environ… Intenable. Dans ce contexte, on ne demande pas aux Régions d’aider le fédéral, mais de faire leur part dans l’effort global. Et un budget d’austérité finira par être nécessaire si tout le monde n’assume pas ses responsabilités.

Vous visez la Flandre, qui rechigne à verser sa part…

Elle a assumé chaque année. Nous verrons. Le fait est que la loi de financement – mon parti n’était pas aux affaires quand elle a été négociée – est mauvaise.

Et si le malaise social se transformait en mouvement social ?

Je veux faire confiance à la responsabilité syndicale. J’espère que les partenaires sociaux vont conclure un accord interprofessionnel. Et je rappelle qu’il y a chez nous l’indexation des rémunérations : on fait déjà plus que tous nos voisins européens rien qu’avec ce mécanisme de soutien automatique au pouvoir d’achat.

Vous voulez dire que l’index, cela suffit ?

Je n’ai pas dit ça, je dis que c’est déjà beaucoup. La négociation sur la norme salariale ne sera pas facile : avec l’index, on est au-delà déjà de ce que l’on fait dans les pays voisins. Tout le monde doit en tenir compte.

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