Envoyé à nos dirigeants...j'espère qu'ils en rirons moins que moi !

marianne Mer 3 Déc - 1:12

L'interview du 31/11 de coco ex rico a été envoyé (avec son accord ) à nos responsables politiques et autres.... Intégrale de l’interview des ministres LETERME et REYNDERS ce 31 novembre 2008 par un journaliste de la RTBL (Radio Télévision Belge de droit Luxembourgeois).
RTBL – Messieurs les Ministres, merci de nous recevoir en ce jour férié du 31 novembre afin d’évoquer avec vous le dossier Kaupthing.
A vous la parole en Premier Mr. Leterme : pourquoi ce dossier traîne-t-il toujours depuis le 09 octobre 2008 ?

Y.L. – Les épargnants de K. doivent comprendre que c’est un cas très très complexe.
Un exemple : lors de nos entretiens avec nos homologues luxembourgeois, moi je parle flamand, mon collègue Reynders parle français, Mr. Junkers ne parle pas ou alors il bredouille et Mr. Frieden parle allemand. Nous faisons de notre mieux mais c’est vraiment très difficile.
Pour accélérer les choses, nous allons rapidement, dans les semaines qui viennent, former un Comité des Sages qui va diviser les épargnants de K. en 3 groupes : 1 flamand, 1 bruxellois et 1 wallon. Chacun de ces groupes devra ensuite envoyer ses réclamations à son gouvernement régional qui en effectuera le suivi. Nous pensons que cette simplification au niveau des interlocuteurs intervenants facilitera grandement la recherche de solutions.

RTBL – Mr. Reynders, vous avez promis beaucoup de choses aux épargnants.
Vous permettez que je m’assoie sur votre bureau ?
Pouvez-vous nous dire quelles promesses ont été tenues à ce jour ?

D.R. – Enfin, vous savez très bien que j’ai réduit les impôts, augmenté les pensions, amélioré la prime mazout, et j’en passe. Nous avons passé des nuits blanches à essayer de débloquer les comptes K. et pendant ce temps que faisaient les épargnants concernés ? Ils passaient leur temps à s’engueuler sur un forum !
Et n’allez pas faire de Kaupthing un dossier communautaire, je vous connais dans les médias ! D’ailleurs je suis très apprécié, à ma juste valeur, par les épargnants flamands. La preuve, je vais vous lire un sympathique courrier que je viens de recevoir et que le premier ministre pourra vous traduire : « Reynders, als hele mijn geld niet terug krijg, ik zal U doden ! ».
Vous voyez : il y a des épargnants qui sont conscients de tout ce que je fais pour sauver leur épargne. N’est-ce pas Yves ?

Y.L. - Heu… Bien sûr Didier.

RTBL – Mr. Reynders, je m’adresse encore à vous.
Vous avez insisté à de très nombreuses reprises et assez lourdement sur le caractère luxembourgeois de K., y compris devant les parlementaires. Le public, les oreilles pleines de Luxembourg paradis fiscal, a de ce fait assimilé ces épargnants à des fraudeurs fiscaux qui n’ont que ce qu’ils méritent ayant placé leur fortune là-bas alors que, normalement, c’est un courant de sympathie qui aurait dû naître, : chacun se disant : c’est arrivé à une première banque BELGE, la mienne sera peut-être la suivante, pauvres gens. Est-ce une habile manœuvre de votre part ?
Vous avez jugé les épargnants Kaupthing responsables de ce qui leur arrive. Ils auraient été imprudents d’aller dans une banque Belgium pas belge, luxembourgeoise et islandaise de surcroît. On ne pouvait qu’attendre une mauvaise surprise d’une banque qui donnait, pendant 6 mois, 1% de plus que les banques les plus généreuses installées chez nous. Ils ont voulu trop gagner au lieu d’aller se faire ouvrir des comptes MR dans des banques inébranlables telles Fortis, Dexia et autres systémiques comme vous dites.
Vous y gagnez pourtant à ce que des épargnants « prennent des risques » puisque taux d’épargne élevés = intérêts élevés et donc vous encaissez plus de précompte.

D. R. – Tiens oui, j’y avais pas pensé aux précomptes plus importants.
Yves, on devrait pousser les banques à donner plus d’intérêts, ça pourrait peut-être équilibrer notre budget ?
Je n’ai jamais parlé d’évasion fiscale ou de DLU pour les épargnants de K. qui ont toute ma sympathie. Ne me faites pas un procès d’intentions ! Je m’appelle Reynders, pas Machiavel.
Je maintiens cependant que les déposants chez Kaupthing ne se sont pas suffisamment informés et ont mal évalué les risques. Croyez-en mon expérience en politique, faut pas croire tout ce que les banques racontent, même en matière de comptes d’épargne.
Fortis et Dexia, ça c’étaient des banques solvables. On a toujours su à quoi s’en tenir : pas de cadavres dans les placards.
Vous pensez que MOI j’aurais mis des sous chez Kaupthing alors que je pouvais acheter des actions de bon père de famille Fortis, Dexia etc… ?
Au fait, qu’entendez-vous par comptes MR ? Nous ne melons pas la politique à ce dossier !

RTBL – Comptes MR ? Comptes mal rémunérés…
Mr. Leterme, vous avez réglé en quelques coups de cuiller à pot, je devrais plutôt parler de grosse louche au vu des milliards décaissés, les effondrements de Fortis, Dexia, Ethias et KBC. Pour certains dossiers, là aussi vous avez dû traiter avec les Hollandais, les Luxembourgeois et les Français. Qu’est-ce qui bloque pour Kaupthing Belgium qui est en fait Kaupthing Luxembourg qui a des comptes, enfin ce qu’il en reste !, à rendre à Kaupthing Islande ? Je me suis laissé dire que Kaupthing Suisse serait aussi Kaupthing Luxembourg.

Y.L. – Mais vous ne comprenez rien vous autres journalistes ! Je vous parle quand même dans votre langue. Je parie que vous êtes un de ces « bruxellois » de la périphérie, non ?
Enfin soit, ça c’est un autre problème.
Quand les Français sont dans la discussion, les Luxembourgeois et nous, on n’a pas grand-chose à dire, on fait pas le poids devant Zorrosky et c’est donc vite réglé.
Quand les Hollandais sont dans la discussion, ils sont tellement forts en affaires que les autres sont b….. et c’est donc vite réglé.
Quand on discute avec les Luxembourgeois tout seuls, comme pour K., on se laisse pas faire et eux non plus, pour une fois qu’on peut !, alors ça traîne, ça traîne…
Kaupthing Suisse ? Encore une banque de paradis fiscal ! En tous cas les paradis fiscaux c’est devenu l’enfer pour les petits porte-monnaies ! Ha ha ha.
Dis Didier, Karel ne m’a jamais parlé de KBC… Il y a aussi une Kaupthing Belgium de droit congolais ? Ca promet !

RTBL – Mr. Reynders. Vous ne deviez laisser aucune banque en Belgique faire faillite.
Vous vous êtes très facilement débarrassé d’une bonne quarantaine de banques, dont la luxembourgeoise Kaupthing résidant en Belgique, en rectifiant rapidement : banques belges, et non : banques en Belgique.
Vous êtes effectivement venu aux secours des banques belges en difficulté : à part quelques tôt et bien informés, vous avez réussi à ruiner les actionnaires de Fortis et probablement aussi ceux de Dexia. Même les Chinois se sont laissés avoir.
Mais, reconnaissons-le, vous avez atteint votre objectif déclaré, à savoir sauver les épargnants de ces banques.

D.R. - Combien de fois faudra-t-il le répéter à tous ces spéculateurs : K. est une…
Excusez-moi, effacez s.v.p., je mélange les dossiers, je voulais parler des épargnants de Kaupthing Belgium. Combien de fois faudra-t-il leur répéter que Kaupthing Belgium est une banque luxembourgeoise ? C’est tout de même clair, non ? Informez le public s.v.p.
Puisque ce n’est pas une banque belge qui prend l’eau, ce n’est pas à nous de sauver ses clients de la noyade. Je m’appelle Didier, pas Moïse !

RTBL – Mr. Leterme, est-ce que vous comprenez le désespoir des épargnants de K. qui, d’une part se croyaient généralement dans une banque belge et qui, d’autre part, avaient bien reçu le message de votre gouvernement comme quoi vous ne laisseriez tomber aucun épargnant, en précisant : personne ne perdra son épargne ?
Lorsqu’on compare les paroles du gouvernement belge aux actes du gouvernement anglais, entre autres, y a pas photo.
Avec un remboursement au rabais par l’AGDL à concurrence de 20.000€, alors qu’ils attendaient jusque100.000€ de nombreux épargnants perdront un peu, beaucoup, énormément de leurs économies. N’est-ce pas les laisser tomber ?
Ne pensez-vous pas que le refus d’effet rétroactif aura un effet rétroactif certain aux prochaines élections ?

Y.L. - Bien sûr je comprends, j’en ai même les larmes aux yeux. J’ai des amis qui épargnaient chez Kaupthing, je les laisse pas tomber : depuis le blocage des comptes ils viennent manger avec moi au 16 rue de la Loi. Je fais tout ce que je peux pour qu’ils puissent refaire très bientôt leurs courses chez Coldi.
Vous savez, les Anglais ont été habitués à tirer les premiers et ils ont des lois anti-terroristes qui leur permettent à peu près n’importe quoi. L’Islande est une île et les Islandais se souviennent du sort des îles Malouines/Falkland. Kaupthing comptait 300.000 épargnants anglais, chez nous c’est seulement 20.000. Tirez-en les conclusions vous-mêmes.
De toutes façons, nous ne sommes pas concernés, c’est au Luxembourg de régler ce problème. Ou à l’Islande… Je ne fais pas que des déclarations, j’agis aussi : j’ai été voir leur premier Ministre pour lui dire que c’était pas bien de la part de Kaupthing mère d’avoir pioché dans les caisses de ses filles.
La norme, c’est le contraire : ce sont les enfants qui piquent dans le portefeuille des parents. Le Premier islandais m’a bien compris mais ils ont plus un balle, ils ont que des milliards de dettes qu’ils voudraient bien donner mais j’ai refusé la proposition.
Comme c’est un gars honnête et que je l’ai mis devant ses responsabilités et aussi, mais ça faut pas l’enregistrer, menacé d’une visite de Karel et de sanctions de la part de la Belgique, il m’a promis-juré de rembourser l’argent qu’ils ont pris.
Une promesse de l’Islande, ça compte. Elle est juste gelée pour quelques temps…
Quant à perdre leur épargne, c’est faux : les épargnants de K. sont garantis à 20.000€, c’est pas rien par les temps qui courent.
Qu’est-ce que 20.000 voix aux élections ? Et puis j’en ai marre, je crois que je vais abandonner la politique.

RTBL – En attendant, les épargnants ne voient rien venir. L’Islande ouvre son portefeuille… vide. La Belgique ne veut pas ouvrir le sien pour une banque luxembourgeoise.
Le Luxembourg, qui a dit bien haut qu’il ne laisserait pas ses amis belges dans la m…. , présente comme une grande prouesse, largesse ? , de sa part d’être arrivé à ce que l’AGDL commence, après 2 mois de tergiversations, le versement de sa maigre garantie aux épargnants dont quelques 20.000 belges.
Qui répond ? Mr. Leterme ? Mr. Reynders ?

D.R. – Mais qu’est-ce qu’ils veulent ces épargnants ? Leurs sous ? Y sont plus là ! Que la Belgique paie ? On a assez payé déjà. Pour les belges. Ils avaient qu’à rester chez eux !
On donnera rien aux Luxembourgeois pour leur permettre de rembourser des belges. C’est leur banque, c’est leur merdier ! Qu’ils se démerdent.
Et on leur fera pas la guerre non plus, vous pensez bien avec le budget qu’on a et avec toutes les grosses fortunes belges qui ont des avoirs là-bas on nous tirerait dans le dos !
A la limite, on pourrait partager les frais mais c’est eux qui doivent commencer à mettre des sous sur la table, alors nous on suivra. Enfin, peut-être...

Y. L. – Moi aussi je veux dire quelque chose ! Il y a des repreneurs intéressés par Kaupthing.
Un jour 3, un autre jour 1 et puis de nouveau 3. Je ne sais pas qui ils sont, c’est top secret, mais vous voyez, on se bouscule au portillon ! Donc tout va bien, dormez en paix bons épargnants.
Si on arrive à fourguer la malade à un bon toubib, les avoirs des épargnants seront disponibles en totalité et garantis jusque 100.000€ (parole de ministre luxembourgeois !). Faut encore patienter, les choses vont se décider… Un peu de patience, encore… S.v.p.
Je pense sincèrement que la solution viendra dans la hotte de St Nicolas.
Mais – n’enregistrez pas ça hein !- je suis très sceptique à ce sujet.

RTBL – On a parlé de Keytrade Belgique comme repreneur potentiel… de Kaupthing Belgium. Que deviendrait K. Lux. dans ce cas ?
Conserver le nom Kaupthing n’inspirerait pas confiance. En associant les 2 noms, on aurait banque K. K. Belgium. Un peu scatologie infantile, non ?

D. R. – Oui, oui, oui, un repreneur, c’est la solution que nous avons toujours privilégiée !
On pourrait abandonner K. Lux aux Luxembourgeois mais ils vont sûrement en profiter pour demander de l’argent avec, ça va coincer là…
En Belgique, on pourrait peut-être appeler cette nouvelle banque LETREYN Bank Belgium. Ca fonctionnerait bien, comme la SNCB.
Qu’en penses-tu Yves ? En reconnaissance de tout ce que nous avons dépensé, je parle d’énergie et de temps bien sûr, pour nous débarrasser de cette épine Kaupthing.

Y. L. – Pas bête. Mais de quel droit serait-elle cette banque ?

D. R. – Du droit du plus fort, tiens ! Non, je m’égare… Portugais, ça serait bien. Parait que les avoirs des épargnants sont garantis à 100% là-bas. Quelle paix royale pour le futur de notre banque !

RTBL – Stop, stop ! On n’en est pas encore là Mr. Reynders, rien n’est encore joué. Et les épargnants doivent encore supporter un nouveau délai d’attente avec dans leur esprit de moins en moins d’espoir de récupérer la totalité de leurs avoirs.

D. R. et Y. L. – Comment ? Avec toutes les bonnes nouvelles que nous venons de vous communiquer vous pensez qu’ils ne seront pas encore rassurés ces épargnants ?! Mais qu’est-ce qu’il leur faut ?!
Et bien, avec des caractères pareils nous ne savons pas trop si nous voudrions d’eux comme clients de LETREYN Bank Belgium de droit portugais !

RTBL – Voilà, le temps c’est de l’argent comme on dit chez Kaupthing Luxembourg et le temps qui nous était imparti est malheureusement terminé. Nous vous remercions encore Messieurs les Ministres de nous avoir accordé cette interview. Vos propos seront diffusés en radio et imprimés dans la presse. Vous y avez bien entendu un droit de réponse.
Nous espérons que les auditeurs et lecteurs, principalement épargnants Kaupthing, y trouveront matière à les rassurer.
Au revoir Messieurs et peut-être à une prochaine pour un heureux évènement : l’accouchement de Letreyn Bank Belgium ?